Paris (France) – L'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a lancé un appel aux autorités européennes afin d'établir un système d'étiquetage plus rigoureux pour les produits professionnels contenant du fluorure de sodium, soulignant les risques potentiels pour la santé endocrine et reproductive.
Dans son communiqué, l'Anses souligne que cette initiative s'inscrit dans le cadre du règlement européen sur la classification, l'étiquetage et l'emballage des substances chimiques (CLP). Ce règlement impose aux fabricants et importateurs de l'UE de fournir des avertissements clairs sur les dangers de leurs produits, en utilisant des pictogrammes appropriés. Cependant, il ne couvre pas les denrées alimentaires ni les médicaments.
Sur la base de nombreuses études, incluant des recherches menées par des spécialistes des sciences de la santé à l'Université de Paris, l'agence recommande de classer le fluorure de sodium non seulement comme un perturbateur endocrinien mais aussi comme une substance potentiellement néfaste pour la reproduction. Pour l’heure, le fluorure de sodium est déjà considéré comme toxique en raison de ses capacités à provoquer des irritations cutanées et oculaires.
Henri Bastos, directeur scientifique Santé et Travail de l'Anses, a exprimé : "L'objectif est d'informer particulièrement sur les dangers liés à l'utilisation industrielle du fluorure de sodium, afin d'assurer la meilleure protection possible pour les travailleurs qui sont en contact régulier avec cette substance." Cette initiative vise à susciter une attention accrue sur l'usage de ce produit dans divers secteurs industriels.
Le dossier a récemment été soumis à l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA) et est en phase de consultation publique jusqu'au 16 janvier. Dans les mois suivants, le comité des risques de l'ECHA rendra son avis, qui servira de base à la Commission européenne pour modifier, le cas échéant, la classification du fluorure de sodium.
Selon l'Anses, cette substance est naturellement présente dans les eaux de surface et souterraines, mais se retrouve également dans divers aliments, tels que les produits céréaliers, le lait et le sel. Bien qu'elle soit couramment utilisée dans les dentifrices pour ses propriétés antibactériennes et anti-caries, sa présence dans l'eau potable est limitée.
Un avis de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) indique qu'actuellement, les niveaux de fluorure présents dans l'alimentation ou l'eau ne posent pas de danger pour la santé humaine, mais ces recommandations pourraient bientôt évoluer, notamment au regard des nouvelles classifications.







