Une découverte marquante a été faite récemment au large des côtes espagnoles : l'épave du Tonnant, un sous-marin français ayant disparu durant la Seconde Guerre mondiale, le 15 novembre 1942. Au cœur de l'opération Torch, le Tonnant avait été saboté après avoir subi de lourds bombardements au Maroc.
Cette expédition a été orchestrée par une équipe de chercheurs franco-espagnole, en association avec les universités de Brest et de Cadix. Leur travail a été grandement facilité grâce aux carnets de bord de plusieurs marins, parmi lesquels se trouvait le lieutenant de vaisseau, Antoine Corre. Ces documents ont permis de reconstituer le trajet emprunté par le sous-marin avant sa disparition.
Au matin du 8 novembre 1942, le Tonnant se trouvait à Casablanca quand il a été impliqué dans l'opération Torch, conçue pour établir un débarquement allié en Afrique du Nord. Étant donné le contexte de l'époque, où le Maroc, l'Algérie et la Tunisie étaient sous l'autorité de Vichy, la marine française a rapidement été engagée dans des combats avec les forces américaines et britanniques. À cette époque, le Tonnant s'est retrouvé face à face avec un porte-avions américain, ne disposant que de quatre torpilles, et a subi le poids de bombardements intensifs. Une source de l'AFP a rapporté que cette attaque a fait huit victimes, y compris le commandant Paumier.
Antoine Corre a alors pris le commandement du sous-marin, qui, après avoir été endommagé par des grenades, a reçu l'ordre de se rendre à Toulon. Toutefois, il a pris la décision stratégique de débarquer son équipage avant de saborder le Tonnant dans les eaux espagnoles pour éviter qu'il ne tombe aux mains de l'ennemi.
L'épave détectée à 53 mètres de profondeur
Les informations fournies par le commandant dans son carnet, telles que l'heure de départ et le cap, ont été déterminantes pour localiser le site de l'épave. Les plongeurs ont d'abord investigué l'estuaire du Guadalquivir sans succès à cause des eaux troubles. Cependant, grâce à un sondeur multifaisceaux, l'université de Cadix a pu distinguer la silhouette du sous-marin gisant à une profondeur de 53 mètres.
Professeur Erwan L'Her a exprimé sa joie quant à cette découverte : « Cette recherche met en lumière des événements historiques trop souvent oubliés, et nous permet d'honorer la mémoire des marins disparus. » Il est également prévu de rechercher d'autres épaves de sous-marins de la même classe, car deux autres bâtiments de ce type se trouvaient à Casablanca en novembre 1942, entraînant la perte de plus de 110 membres d'équipage lors de leur destruction.







