Le 18 décembre marquera une étape déterminante pour le traité commercial entre l'Europe et le Mercosur, qui comprend le Brésil, l'Argentine, le Paraguay et l'Uruguay. Cet accord, qui vise à diminuer les droits de douane pour stimuler le commerce, suscite de vives inquiétudes en France.
La position de Paris, appuyée par les propos de Sébastien Lecornu et d'Emmanuel Macron, se veut claire : la France s'oppose fermement à cet accord. Alors que le Conseil européen à Bruxelles pourrait autoriser la présidente Von der Leyen à signer le traité, Emmanuel Macron tente de rallier des pays comme la Pologne, la Hongrie et l'Italie à son rejet, menaçant ainsi l'avenir du projet. En revanche, des nations comme l'Allemagne et l'Espagne se montrent favorables à sa conclusion.
Les préoccupations françaises découlent particulièrement de la crise actuelle de l'élevage bovin, exacerbée par les importations de viande en provenance d'Amérique latine, qui représentent seulement 3 % des importations au sein de l'UE, un chiffre encore plus bas en France. La filière sucrière, dont une usine ferme chaque année, craint également des répercussions négatives. Toutefois, des experts s'accordent à dire que les véritables défis en matière de compétitivité pour l'agriculture française émanent surtout de la concurrence intra-européenne et de celle d'Ukraine.
Des bénéfices du Mercosur à saisir
Malgré ces inquiétudes, il est important de considérer les avantages potentiels de cet accord. La réduction des droits de douane pourrait profiter à des secteurs tels que les vins, les spiritueux, l’aéronautique, mais également aux produits laitiers et fromagers. Concernant le secteur automobile, il semble que l'impact serait limité, car Renault, notamment, fabrique déjà localement au Brésil, assurant ainsi sa présence sur le marché.
Comme l'indique un rapport d'Le Monde, la question qui se pose est de savoir si le libre-échange ne favorise pas davantage les plus puissants tout en fragilisant les plus faibles, une réflexion qui mérite d’être approfondie dans le débat public autour de cet accord continental.







