À l'ère de l'intelligence artificielle, il devient crucial de redécouvrir la valeur inestimable de l'intelligence émotionnelle dans le monde du travail. Dominique Hummel, ancien directeur du Futuroscope et consultant réputé, souligne que « les émotions sont des ressources, pas des pièges ». Longtemps mises de côté dans les pratiques managériales traditionnelles, elles jouent aujourd'hui un rôle déterminant dans la performance des dirigeants.
Lors du congrès Top des Entreprises 2025 de la Vienne, Hummel a insisté sur l'idée que la compréhension des émotions est essentielle. « En France, notre culture managériale est fortement influencée par Descartes, mais les neurosciences indiquent que la raison et l'émotion sont intrinsèquement liées », a-t-il expliqué. Ses propos résonnent avec les découvertes des études menées par des institutions prestigieuses telles que le Massachusetts Institute of Technology (MIT), qui révèlent que 80 % du succès des dirigeants découle de leur quotient émotionnel plutôt que de leur quotient intellectuel. Un fait qui pourrait expliquer certaines erreurs de jugement dans l'histoire politique française, à l'image de Valéry Giscard d'Estaing, dont le besoin d'intellectualisme parfois démesuré a été souvent critiqué.
Hummel rappelle également l'impact des émotions sur notre mémoire. « Nous nous souvenons tous de ce que nous faisions le 11 septembre 2001 ; c'est grâce aux émotions que ces événements s'ancrent dans notre mémoire », précise-t-il. Les recherches d'Antonio Damasio, un neurobiologiste reconnu, renforcent cette théorie en démontrant l'importance de l'équilibre entre l'intelligence émotionnelle et analytique pour les leaders d'aujourd'hui.
Les implications du développement de l'intelligence émotionnelle sont vastes : elles touchent au leadership, à la gestion des conflits et à l'innovation. « L'intelligence émotionnelle est à la fois innée et acquise. Elle est effective à 40 % d'origine, mais peut être développée à 60 % par la formation et la pratique », précise Hummel. Cela commence par une connaissance approfondie de soi-même, un processus essentiel pour quiconque aspire à diriger efficacement.
Comme l'explique le psychologue et auteur Daniel Goleman, « l'empathie et la maîtrise de soi sont fondamentales pour mobiliser les équipes ». La capacité à reconnaître et à gérer les émotions personnelles et celles des autres fait de l'intelligence émotionnelle une compétence professionnelle de premier ordre. Avec les avancées technologiques, cette compétence pourrait bien devenir le pivot central des interactions humaines au sein des organisations.







