Le 17 décembre, des artisans du bâtiment ont organisé une journée de mobilisation sous le slogan "Y'en a marre" pour dénoncer les doutes persistants de l'État sur des dispositifs cruciaux tels que MaPrimeRénov' et l'éco-contribution sur les déchets de chantier. Cette initiative, portée par la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), a toutefois été éclipsée médiatiquement par d'autres mobilisations, notamment agricoles.
Cela n’a pas empêché les artisans de manifester pacifiquement, transformant des grilles de préfectures en cahiers de doléances à travers toute la région. Selon Jean-Yves Labat, président de la Capeb en Nouvelle-Aquitaine, même si l'événement a été moins visible que d'autres, il a néanmoins permis de faire entendre leurs préoccupations lors d'interviews et de rencontres avec les autorités préfectorales.
Les artisans soulignent que l’instabilité et l’inefficacité des dispositifs d’aide de l'État impactent gravement leurs activités. En effet, le dispositif MaPrimeRénov' a connu des interruptions et des changements de règles, ce qui entraîne une incertitude quant à l'avenir des carnets de commandes dans le secteur. Un rapport récent de l’INSEE précise que le nombre d'entreprises du secteur a chuté de 9 % en deux ans, et les prévisions pour l'année prochaine indiquent une perte potentielle de 6 000 emplois en Nouvelle-Aquitaine.
La situation est exacerbée par la Responsabilité Élargie du Producteur (REP) pour le bâtiment, perçue comme une entrave à l'efficacité des travaux. Les artisans réclament une refonte de ce dispositif, jugeant qu'il constitue un fardeau plutôt qu'une solution. Ils demandent des améliorations pour rendre la collecte des déchets de chantiers plus accessible et économique.
Les artisans espèrent que leurs revendications seront prises en compte par les décideurs, et que des mesures concrètes seront mises en œuvre pour soutenir un secteur en difficulté. Les prochaines semaines seront déterminantes, notamment avec l'examen prévu du projet de budget de la France, essentiel pour l'avenir des aides à la rénovation énergétique. Ce climat d'incertitude est un sujet de préoccupation pour l'ensemble du secteur, qui demande une réponse claire et rapide de l'État.







