Depuis plus de trois semaines, les éducateurs de rue s'engagent dans une grève pour alerter sur leurs conditions de travail. Ces acteurs essentiels de la société parcourent les quartiers difficiles afin de tendre la main aux jeunes en difficulté, âgés de 11 à 25 ans. Céline Mazan, éducatrice et déléguée syndicale, exprime la complexité de leur mission : « Ça ne laisse pas indemne », souligne-t-elle, évoquant les risques de fatigue et de burn-out.
Ces professionnels, confrontés à des défis quotidiens, se battent pour être reconnus à leur juste valeur. Ils perçoivent un salaire inférieur de 500 € par rapport à certains de leurs collègues, ce qui soulève de vives inquiétudes au sein de la profession. Selon des experts en psychologie sociale, la précarité économique des éducateurs de rue impacte non seulement leur vie personnelle mais également la qualité de leur engagement professionnel.
Un rapport du ministère de la Jeunesse a récemment souligné l'importance des éducateurs de rue dans la prévention de la délinquance et le soutien aux jeunes vulnérables, affirmant que « leur travail est crucial pour la cohésion sociale ». Toutefois, la reconnaissance semble encore lointaine, au grand dam de ces professionnels qui se sentent souvent oubliés par les instances gouvernementales.
La rencontre avec les élus du Département le 15 décembre a été un premier pas, mais les éducateurs restent inquiets quant à l'issue de leurs revendications. Ils estiment que leur témoignage mérite d'être entendu et que la société ne doit pas faillir à sa responsabilité envers ces agents du changement.
Face à l'ampleur de la situation, de nombreuses organisations s'unissent pour soutenir ces éducateurs de rue, plaidant pour une intervention immédiate des autorités compétentes. Un enjeu qui dépasse largement le cadre salarial et touche à la dignité même de cette profession essentielle.







