Dans un tournant potentiel de la guerre en Ukraine, les autorités ukrainiennes ont déclaré avoir "gravement endommagé" un sous-marin russe de classe Kilo amarré dans le port de Novorossiïsk, en mer Noire. Cette opération, qui serait une première historique, délivre un message fort concernant les capacités d'attaque sous-marines de l'Ukraine.
Selon les services de sécurité ukrainiens (SBU), des drones sous-marins, surnommés « Sub Sea Baby », auraient attaqué le sous-marin de classe 636.3, rendant ce dernier inutilisable. Cette annonce a suscité des réactions dans les milieux militaires et de sécurité, notamment de la part de Stéphane Audrand, expert en gestion des risques maritimes, qui souligne que la sécurité des marines de guerre dans les ports pourrait devoir être repensée.
Audrand a averti qu'il est essentiel de rester prudent, car les détails d'une telle opération sont souvent entourés d'une grande opacité, surtout dans les milieux sous-marins. La Russie n’a pas encore commenté ces allégations, mais si elles s'avèrent vraies, elles pourraient inciter les forces navales à sécuriser davantage les ports, faisant appel à des mesures qui n’étaient plus utilisées depuis la Seconde Guerre mondiale.
D'autres spécialistes s'inquiètent du potentiel des drones sous-marins et de l'impact qu'ils pourraient avoir sur la dynamique de la guerre. Audrand évoque la possibilité que ces dispositifs permettent des attaques ciblées de manière plus régulière et efficace qu'avec des nageurs de combat traditionnels, rendant la situation maritime encore plus volatile.
En outre, l'impact économique d'un tel incident sur la Russie pourrait être considérable. Le coût d’un sous-marin de cette classe avoisine les 400 millions de dollars, une dépense significative qui pourrait freiner les capacités opérationnelles de la marine russe. Une reconfiguration des pratiques sécuritaires dans les ports s'impose si des drones sous-marins se généralisaient.
Cette problématique soulève également des questions sur l'avenir des opérations maritimes dans un contexte de tensions croissantes, où les technologies pourraient transformer radicalement la guerre nautique telle que nous la connaissons actuellement. Alors que le potentiel de robotisation et de dronisation des opérations militaires se dévoile, il devient crucial d'analyser les implications de ces nouvelles technologies dans les scénarios de conflit futurs.







