Les barrages mis en place par les agriculteurs français restent fermes, surtout après la visite de la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, en Occitanie. La contestation s'intensifie contre la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), avec plusieurs axes routiers et ferroviaires toujours perturbés dans le sud-ouest du pays.
Ce matin, à Matignon, le Premier ministre Sébastien Lecornu a convoqué une réunion avec les ministres et préfets concernés, au moment où la tension monte non seulement pour la DNC, mais aussi pour le traité de libre échange UE-Mercosur qui doit se concrétiser cette semaine.
Entre la Haute-Garonne et les Pyrénées-Atlantiques, l'autoroute A64 est bloquée sur 180 km. À Carbonne, près de Toulouse, les agriculteurs continuent de camper sur les routes, signalant des nuits entières passées sur place. Au niveau de Muret, des intersyndicales ont déversé de la terre sur la chaussée en guise de protestation.
Une action similaire a eu lieu sur un passage à niveau à Villefranche-de-Lauragais, entravant les correspondances ferroviaires entre Toulouse et Castelnaudary, rendant la situation encore plus critique. La SNCF a averti que l'interruption de service pourrait durer toute la journée, des perturbations étant en cours pour organiser des détournements.
Guillaume Bénazet, secrétaire départemental des Jeunes Agriculteurs dans la Haute-Garonne, a exprimé son mécontentement, déclarant : "Les annonces de la ministre ne nous convainquent pas. Nous continuons nos actions tant que nos demandes ne sont pas prises en compte."
Lors d'une réunion de crise à la préfecture de Toulouse, Genevard a affirmé comprendre le désespoir des éleveurs. Elle a annoncé un élargissement du territoire de vaccination touchant potentiellement jusqu’à un million de bovins, mais les critiques persistent. Les éleveurs n'hésitent pas à faire entendre leur voix : "Il est inacceptable qu'on privilégie toujours l'abattage des animaux," a affirmé Sébastien Rey, un éleveur tarnais.
Les agriculteurs jugent la ministre déconnectée de la réalité du terrain. Lionel Candelon, président de la Chambre d'agriculture du Gers, a déclaré : "Elle méprise les agriculteurs. La situation est urgente et il faut agir." Pour le prouver, mardi matin, les agriculteurs d'Auch ont amené un bulldozer sur un point de blocage pour montrer leur détermination face à l'autorité.
En Gironde, la situation reste tendue, l'A63 étant aussi fermée en raison d'un accident ayant causé un blessé grave. De plus, l'Andorre, dépendante d’un accès routier, ressent les effets du blocage depuis vendredi, impactant durement ses commerces.
En réponse à cette crise, le ministère a décidé de créer une "cellule de dialogue scientifique" réunissant experts en santé animale et représentants professionnels pour tenter de trouver des solutions.
Bien que la ministre ait déclaré que la situation était "sous contrôle", le mécontentement persiste. La communauté agricole continue de faire front, déterminée à défendre ses intérêts face à une épidémie qui les affecte profondément, rapportent divers médias comme Le Monde et France Info.
