Emmanuel Macron a lancé un appel fort à la lutte contre le narcotrafic lors de sa visite à Marseille, en rendant hommage à Mehdi Kessaci, assassiné le mois dernier, probablement pour intimider son frère Amine, un fervent défenseur de la lutte contre les réseaux de trafic de drogue. Ce geste a été perçu comme très symbolique par les habitants de la ville, déjà habituellement touchée par des violences liées au trafic de stupéfiants.
« Pensées pour la famille Kessaci », a déclaré le président, qui a souligné l'impact tragique de cette perte sur la communauté locale. L'année actuelle a enregistré 17 homicides, un chiffre en baisse par rapport aux années précédentes, mais tout de même alarmant pour une ville comme Marseille.
Macron a prometté la détermination de l'État à lutter contre ces réseaux qui, selon lui, “tuent des jeunes innocents pour faire régner la peur.” En réponse aux demandes de la population, le président a aussi évoqué la mise en place de sanctions plus sévères, comme le doublement de l'amende forfaitaire délictuelle pour les consommateurs de drogue, qui passera de 200 à 500 euros.
Il a par ailleurs exclu la création d’un nouveau parquet national contre la criminalité organisée à Marseille, une mesure réclamée par le maire de la ville, Benoît Payan. Macron estime que la centralisation de cette institution à Paris est suffisante et que Marseille est déjà dotée d'assez de moyens judiciaires.
De son côté, Amine Kessaci a lancé un appel à la création d'une « convention citoyenne de lutte contre le narcotrafic », afin de donner une voix aux habitants concernés par ces enjeux. Son initiative souligne la nécessité d’une approche communautaire dans la lutte contre ce fléau.
Lors de cette visite, Macron a aussi inauguré l'agrandissement de la prison des Baumettes ainsi qu'un nouveau commissariat dans les quartiers nord de Marseille, souvent touchés par le trafic de drogue. « Je suis ici pour agir et voir ce qui est fait », a-t-il assuré tout en défendant son plan ambitieux intitulé « Marseille en grand », un projet de cinq milliards d'euros destiné à améliorer les infrastructures de la ville.
Le chef de l'État a bénéficié de l'avis d'experts et d'intervenants locaux, et ses discussions ont porté sur la sécurité ainsi que l'influence néfaste des réseaux sociaux sur les jeunes. Emmanuel Macron préconise également de limiter l'accès aux réseaux sociaux pour les moins de 15 ans.
Dans un mélange d'engagement politique et de preuves concrètes, la visite de Macron vise à restaurer la confiance des Marseillais dans les capacités de leur gouvernement à combattre les réseaux de narcotrafic. La réussite de cette stratégie nécessitera une mobilisation collective des autorités et des citoyens, ainsi qu'une adaptation continue aux défis posés par la criminalité organisée.







