Parti d’Italie le 26 octobre, l’impressionnante structure du futur pont Anne-de-Bretagne, prévue pour Nantes (Loire-Atlantique), ne devrait pas arriver avant le 29 décembre 2025. Actuellement, elle est immobilisée depuis plusieurs semaines au large de l’Espagne, en attendant des conditions climatiques favorables.
Ce nouveau « lieu de vie » sur le fleuve fait des vagues. Le pont, qui reliera le quai de la fosse à l’île de Nantes, a été construit au port italien de Monfalcone, entre Venise et Trieste. Les voies maritimes et fluviales ont été choisies pour acheminer cette structure métallique imposante de 150 mètres de long et 42 mètres de large vers sa destination.
Cependant, les conditions hivernales ont gravement perturbé son trajet. Le convoi de 3 000 tonnes, consistant en une barge et un remorqueur, est immobilisé depuis le 20 novembre, attendant une accalmie dans la mer. Les rendez-vous pour son arrivée, initialement espérés pour mi-décembre, puis pour Noël, sont désormais repoussés au mieux au 29 décembre, en fonction de la houle du golfe de Gascogne.
Une opération de grande envergure
Une fois le pont arrivé dans le port de Nantes, son voyage ne sera pas encore terminé. En effet, un délai de six à dix jours sera nécessaire pour retirer les poutres de soutien qui ont permis à la structure de rester intacte durant sa traverse tumultueuse. Ensuite, l’immense vaisseau de métal sera ancré sur les deux rives de la Loire, en utilisant les marées pour réaliser l’opération.
Il est prévu qu’aucune grue ne soit nécessaire, grâce à la différence de hauteur entre marée haute et marée basse, facilitant ainsi la mise en place du pont. Sophie Louis, cheffe de projet à Nantes Métropole, souligne que cette opération est unique et que les conditions doivent être précises : un niveau de marée modéré, un débit de fleuve stable, et des conditions météorologiques claires. Un événement qui, selon elle, ne se produit qu'une fois dans une vie et qui sera accessible au public avec des points de vue idéaux dans toute la ville.
Afin d’éviter la destruction de 4 800 tonnes de béton, le pont existant sera conservé, mais devra être abaissé pour faire place à son jumeau métallique, créant ainsi une large plateforme au-dessus de la Loire, qui pourrait être le pont le plus large d’Europe.
“Les travaux effectués jusqu’à présent manquaient de spectacle,” affirme Sophie Louis. “Mais l’arrivée de ce nouveau pont va changer radicalement le paysage.” À terme, le pont Anne-de-Bretagne intégrera les rails des futures lignes de tramway 6 et 7 ainsi que des voies pour les cyclistes et piétons. Une voie pour les voitures sera conservée. Ce « pont-place », qui comportera aussi 1 779 m2 d’espaces verts suspendus au-dessus de la Loire, devrait être achevé d’ici fin 2027.
Selon un rapport de France 3 région, les solutions architecturales innovantes mises en œuvre visent à transformer l'espace urbain tout en préservant l'environnement, répondant ainsi aux besoins de mobilité contemporaine.







