Le vote unanime de ce jeudi à l'Assemblée nationale marque une avancée significative en faveur de la reconnaissance des souffrances endurées par ces femmes. Elles avaient, à l'époque, été pénalisées pour avoir pratiqué ou fait appel à des interruptions de grossesse, une légalisation, qui ne viendra qu'avec la loi Veil, qui a transformé le paysage des droits reproductifs en France.
Cette nouvelle législation est saluée par de nombreuses associations féministes. Elle reconnaît également que l'application des lois répressives antérieures a été une atteinte à la santé et aux droits des femmes, provoquant douleurs physiques et morales, comme l'indique le texte débattu. La ministre des Droits des femmes, Aurore Bergé, a décrit cette loi comme un acte de justice pour des milliers de vies brisées.
Une responsabilité de réparation
Portée par l’ancienne ministre Laurence Rossignol, la loi souligne la nécessité d’une commission dédiée à la reconnaissance des préjudices subis. Celle-ci a pour mission de compiler la mémoire des femmes qui ont subi des avortements clandestins ainsi que celle des personnes qui les ont aidées, un processus essentiel pour guérir les blessures du passé.
Bien que cette initiative ne comprenne pas de volet indemnitaire, elle visait plutôt à établir des bases solides pour un futur dialogue sur les réparations. « Le sujet de l'indemnisation demeure un angle mort, » a déclaré la députée Sandra Regol. D’autres ont applaudi le choix de ne pas inclure de compensations, arguant que les circonstances entourant ces condamnations sont variées.
Un droit fondamental reconnu
Avec cette réhabilitation, la France clôt un chapitre douloureux de son histoire. En effet, la loi Veil, qui a légalisé l'avortement en 1975, représente cinquante ans de lutte pour les droits des femmes. Les experts affirment que cette étape est cruciale pour prévenir une répétition des erreurs passées. « L’avortement est un droit fondamental », a affirmé la Fondation des femmes. Ce retour sur le passé rappelle que chaque voix compte et que chaque lutte pour l'égalité des droits a son importance.
Cette avancée est une invitation à une réflexion plus profonde sur les droits des femmes, alors que des défis continuent de se poser à différents niveaux, tant sur le plan national qu'international. Alors que la France célèbre cette nouvelle étape, les voix d'experts et d'activistes rappellent qu'une vigilance constante est nécessaire pour protéger ces acquis.







