Lorient (AFP) – Des sanctions allant de trois à six mois de prison avec sursis ont été requises ce lundi devant le tribunal judiciaire de Lorient à l'encontre de douze militants écologistes qui, en mars 2022, avaient interrompu le trajet d'un train chargé de blé. La procureure Laëtitia Mirande a mis en lumière le préjudice financier important occasionné par cette action, touchant notamment la SNCF et la société réceptrice, Sofral Le Gouessant.
Le 19 mars 2022, environ cinquante militants, répondant à l'appel du collectif "Bretagne contre les fermes usines", avaient empêché un train de marchandises de circuler entre Saint-Gérand et Noyal-Pontivy (Morbihan). Dans une démarche symbolique, ils avaient construit un mur de parpaings sur les rails et déversé 142 tonnes de blé des 1 300 contenues dans les 22 wagons. Leur objectif initial était de bloquer une cargaison de soja destinée à un autre acteur de l'agro-industrie, le groupe Sanders.
Les prévenus, qui se composent de huit hommes et quatre femmes, ont admis leur présence lors de l'action, mais ont contesté les accusations d'entrave à un train de marchandises et de dégradations en réunion. Souvent dans la trentaine, ils ont souvent utilisé leur prise de parole pour critiquer l'agro-industrie, évoquant des problématiques telles que la perte de biodiversité, la hausse des cancers, la pollution généralisée, et le suicide parmi les agriculteurs.
Axel Lopez, un des principaux responsables, a défendu l'action comme "juste et proportionnée". Il a été suivi par sa camarade Aleksandra Dergacova, qui l'a décrite comme "honnête", "pacifique", et "cohérente". Nina Rolland, une autre prévenue, a ajouté que l'inaction des autorités incitait à de telles actions, dans une salle d'audience remplie de soutien.
À l'extérieur du tribunal, environ une centaine de personnes avaient afflué, montrant leur solidarité à travers des chants et de la musique. Parmi les supporters se trouvait Ines Léraud, auteur d'une bande dessinée à succès sur le sujet des algues vertes. L'opération, qualifiée par ses instigateurs de "Yakari", a été raillée par Me Alexandre Boucher, l'avocat de Sofral Le Gouessant, qui a souligné que son caractère pouvait rappeler une "attaque de diligence" caractéristique d'un "mauvais western".
Le verdict de cette affaire sera rendu le 11 février 2026.







