Après une traque de cinq ans, Mickaël Ettori, figure emblématique de la bande criminelle du «Petit Bar», a été appréhendé à Olmeto, en Corse-du-Sud, dans la matinée de samedi. Âgé de 52 ans, il est considéré par les autorités comme le bras droit de Jacques Santoni, présumé chef de cette organisation. Placement en détention suivi d'une mise en examen pour des charges comprenant l'«extorsion en bande organisée» et la «participation à une association de malfaiteurs».
Arrêté à 6 heures du matin dans sa villa, son interpellation a été orchestrée par la gendarmerie et le GIGN dans le cadre d'une commission rogatoire du juge d'instruction de la Juridiction interrégionale spécialisée de Marseille. Les enquêteurs l'accusent d'avoir tenté de racketter Jean-Pierre Valentini, un homme d'affaires, en lui réclamant 400.000 euros en août dernier à Porto-Vecchio. Un dossier explosif, selon une source judiciaire proche du dossier.
Depuis sa fuite le 28 septembre 2020 à Ajaccio, Mickaël Ettori avait su éviter les filets de la justice, apparemment grâce à des fuites au sein même des forces de l'ordre. Jean-Pierre Valentini, de son côté, a été condamné en mai dernier à quatre ans de prison avec sursis et à 750.000 euros d'amende pour son implication dans le vaste dossier de blanchiment d'argent lié au Petit Bar.
Il convient de rappeler qu'Ettori avait également été condamné en son absence à 12 ans de prison et 1,5 million d'euros d'amende pour des faits liés au blanchiment. Il a formé opposition à cette décision et est actuellement en attente d'un nouveau procès prévu pour le début de l'année 2026. De plus, ce dernier a été condamné à 15 ans de réclusion criminelle pour association de malfaiteurs dans l'affaire de l'assassinat de l'avocat Antoine Sollacaro, un verdict dont il doit décider d'accepter ou de contester dans le mois suivant son arrestation.
Les implications de cette arrestation sur le paysage criminel en Corse pourraient être considérables. Selon plusieurs experts en criminologie, cela pourrait entraîner une instabilité au sein de la bande du Petit Bar alors que d'autres acteurs pourraient vouloir en profiter. Cette arrestation, saluée par certains observateurs de la lutte contre le crime organisé, souligne néanmoins les défis persistants auxquels font face les forces de sécurité dans la région.
En définitive, cette interpellation marque un tournant dans une affaire criminelle qui a captivé l'attention de la France entière, alors que la lutte contre le crime organisé continue d'être une préoccupation majeure pour les autorités.







