Le 11 décembre 2025, un tribunal correctionnel de Saint-Brieuc a pris une décision inédite en annulant le procès d'une jeune femme de 28 ans accusée de dégradations dans plusieurs villes, dont Guingamp et Glomel. Les faits, survenus entre août et novembre 2024, auraient engendré des dommages s'élevant à plusieurs milliers d'euros.
Ce retournement de situation a été provoqué par des anomalies dans la procédure judiciaire. Les magistrats ont pointé du doigt le recours à une photo prise lors d'une manifestation contre l'extension d'une carrière, le 23 novembre 2024, ainsi qu'une demande de numéro de téléphone effectuée par des enquêteurs sans l'autorisation préalable du procureur. Des experts judiciaires, comme Me Julien Lemaire, spécialiste en droit pénal, estiment que ces décisions pourraient avoir des répercussions sur l'ensemble des affaires similaires à venir. "Lorsque les droits des prévenus ne sont pas respectés, cela remet en question l'intégrité de toute la procédure judiciaire", a-t-il déclaré.
Au-delà des aspects juridiques, cette affaire soulève aussi des questions éthiques sur la surveillance lors de manifestations. Le contexte judiciaire français, déjà sous le feu des critiques pour ses méthodes d’enquête, pourrait être encore debout contre une surveillance excessive. Plusieurs représentants de groupes de défense des droits de l'homme se sont exprimés sur la nécessité de préserver l'espace public pour les manifestations, en affirmant que "la liberté d'expression ne doit jamais être compromise au nom de la sécurité". La décision de la cour pourrait donc marquer un tournant dans les stratégies d'enquête, entraînant un besoin urgent de révisions dans la manière dont les forces de l'ordre abordent ces situations délicates.
Cette annulation met également en exergue un besoin de réformes au sein du système judiciaire. La vigilance et la procédure d'enquête doivent aller de pair pour garantir une justice équitable. De nombreux intervenants au sein de la communauté juridique française s'interrogent sur comment améliorer cette dynamique pour éviter que d'autres procès ne croulent sous le poids de vices procéduraux.







