Lors d'une cérémonie poignante, Jean Lépicier, symbole de résistance spirituelle, sera béatifié le 13 décembre 2025 à Notre-Dame de Paris. Son neveu, Christian Lépicier, présent à l'événement, rappelle la vie tragique de cet homme mort dans le camp de Buchenwald alors qu'il avait été réquisitionné pour travailler en Allemagne.
Né à Feneu, près d'Angers en 1921, Jean Lépicier a été un fervent croyant, engagé au sein de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC). Son parcours, illustré par près d'une centaine de lettres adressées à sa famille, témoigne d'une détermination et d'un courage inébranlables face à l'adversité.
Jean, arrêté pour des actes de résistance spirituelle, a rendu son dernier souffle en mars 1945, emporté par l'épuisement dans ce camp de concentration. "Ces lettres sont un cri du cœur, un acte de foi au cœur de l'enfer", explique l'historienne Émilie Fournier, spécialiste de cette période sombre.
Cette béatification, qui regroupe cinquante martyrs français morts par haine de leur foi sous le régime nazi, a été officialisée par un décret pontifical signé le 20 juin 2025. Pour Christian, cette reconnaissance n'est pas seulement un hommage au passé, mais aussi une opportunité de rappeler l'importance de la mémoire collective et de la justice divine.
Christian Lépicier se souvient de l'impact émotionnel de la cérémonie de commémoration locale, où le nom de son oncle était le seul mentionné sur le monument aux morts de Feneu. "Dans les années 80, j'étais gamin, mais je me souviens de la fierté qui nous habitait tous en tant que famille. Nous marchions au pas derrière les anciens combattants, honorant la mémoire de ceux qui avaient souffert pour la France. Aujourd'hui, nous célébrons la vie d'un homme qui n'a jamais cédé à la haine", confie-t-il.
À l'aube de cette reconnaissance officielle, la voix de Christian Lépicier émerge avec force, plaidant pour un souvenir vivant et une réflexion sur les valeurs de tolérance et de respect. "Il est essentiel de transmettre ces histoires aux nouvelles générations. Nous devons nous rappeler que la foi et l'amour sont plus forts que la haine", conclut-il.







