En 2021, la France a marqué un tournant majeur dans sa législation en matière de procréation médicalement assistée (PMA), ouvrant la voie aux couples de femmes et aux femmes célibataires. Cette évolution a également permis à toutes les femmes âgées de 29 à 37 ans de congeler leurs ovocytes pour des projets parentaux futurs. Toutefois, le professeur Thomas Fréour, chef du service Médecine et biologie de la reproduction au CHU de Nantes, souligne que la France reste à la traîne dans le domaine du don de spermatozoïdes et d'ovocytes par rapport à d'autres pays européens. Selon des rapports récents, les donneurs de gamètes en France sont largement insuffisants, ce qui entraîne des délais d'attente prolongés pour les patientes.
En comparaison, des pays comme l'Espagne et le Royaume-Uni enregistrent des taux de dons significativement plus élevés, ce qui permet d'offrir davantage d'options aux couples ayant des difficultés à concevoir. Un rapport de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) a révélé que les taux de grossesse issus de dons en France sont parmi les plus bas d'Europe.
Thomas Fréour souligne également qu'avec la révision prévue de la loi de bioéthique, il est impératif d'augmenter la sensibilisation autour du don de gamètes et de lever les réticences culturelles et familiales. La question de l'identité des donneurs et le droit d'accès à cette information pour les enfants issus de dons sont également des sujets qui méritent d'être largement débattus.
Enfin, l'expert appelle à une collaboration entre les établissement de santé et les associations pour faciliter l'engagement des donneurs, tout en garantissant le respect de l'anonymat et de la confidentialité.







