Le 17 décembre, Emmanuel Macron a clairement exprimé, lors d'un Conseil des ministres, sa détermination à s'opposer à une signature hâtive de l'accord commercial entre l'Union européenne et le Mercosur, prévue pour le 20 décembre. Face à la pression croissante des agriculteurs du Sud-Ouest de la France, le président français a affirmé qu'il s'opposerait "de manière très ferme" à toute tentative de passage en force de la part des instances européennes.Macron, dont la position sur ce dossier a évolué ces dernières semaines, évoque un manque de "visibilité suffisante" sur les conditions posées par la France, notamment en ce qui concerne les "mesures miroir, la clause de sauvegarde et les contrôles". Cette démarche fait écho aux préoccupations exprimées par des agriculteurs face aux conséquences potentielles de l'accord sur leur activité, exacerbées par la situation actuelle de la dermatose nodulaire, pour laquelle des mesures spécifiques ont été instaurées.
Pour renforcer sa position, Macron a reçu le soutien de l'Italie, dont la Première ministre Giorgia Meloni a déclaré qu'il était "encore prématuré" de signer le traité de libre-échange. Cette alliance franco-italienne vise à retarder la signature de l'accord, bien qu'un tel report semble complexe à réaliser. À l’opposé, les gouvernements espagnol et allemand militent pour une signature rapide, affirmant que des engagements doivent être respectés.
Les tensions autour de cet accord mettent en lumière l'évolution des relations entre l'Europe et les pays du Mercosur, notamment le Brésil, l'Argentine, l'Uruguay et le Paraguay. Les experts tentent d’anticiper les effets de l'accord sur l'agriculture européenne et soulignent la nécessité d'un équilibre entre commerce et protection des producteurs locaux. Selon des analyses récentes, l'accord pourrait poser des défis significatifs pour certaines filières agricoles de l'UE.
Le prochain rendez-vous crucial se déroulera à Foz do Iguaçu, au Brésil, où des leaders européens et sud-américains se réuniront pour discuter de cet accord controversé. Reste à savoir si la voix de la France et de l'Italie pourra influer sur cette décision majeure, un enjeu de taille pour l'avenir des relations commerciales entre les continents.







