Qui se cache derrière le vol avéré d'une partie de la vaisselle de l'Élysée ? Selon des enquêtes menées par les autorités, un homme se démarque : Thomas M., maître d'hôtel argentier du palais présidentiel. Il est accusé d'avoir subtilisé plus d'une centaine de pièces, y compris des tasses, assiettes et soucoupes utilisées lors des réceptions officielles.
Sous les dorures de l’Élysée, ce vol a duré plusieurs mois et le préjudice est estimé à des dizaines de milliers d'euros. En tant que responsable de la gestion des biens précieux, Thomas M. était en contact quotidien avec ces pièces d’une valeur inestimable. Il aurait agi avec l’aide de son partenaire antiquaire pour revendre ces objets à un jeune collectionneur de Versailles, passionné d’histoire et de porcelaines, qui a reconnu avoir acquis les biens volés.
« Il était sans doute dépassé par sa passion et sa collection », commente Me Thomas Malvolti, avocat de l’un des complices, Ghislain M. L’avocat évoque un « engrenage » d’addiction qui aurait conduit son client à la faute. Les experts estiment que l’affection pour ces objets ne justifie pas de telles actions, surtout lorsqu’il s’agit de biens du patrimoine national.
La vaisselle dérobée appartient à la célèbre manufacture nationale de Sèvres, dont certaines pièces peuvent atteindre des valeurs astronomiques lors de ventes aux enchères, telles qu'une assiette datant de 1861 qui s'est vendue à Vienne pour 1 300 euros. Cyrille Froissart, spécialiste des porcelaines, souligne l'horreur d'une telle situation : « C’est choquant, car ce sont nos biens communs. Après tout, ces objets sont invendables en raison de leurs caractéristiques uniques. »
Les pièces dérobées, estampillées « Palais de l'Élysée », sont reconnaissables et difficilement écoulables sur le marché. À l'instar du vol de bijoux ayant eu lieu au Louvre, cette affaire illustre des failles dans la sécurité de nos institutions culturelles. Le receleur, malheureusement, était un gardien au Musée du Louvre, et la justice est intervenue pour lui interdire de continuer à travailler dans cette prestigieuse institution.
Les trois individus accusés de ce vol seront jugés le 26 février prochain, et la majorité du butin a déjà été récupérée. Ce scandale soulève une fois de plus la question de la supervision des ressources précieuses et de la responsabilité de ceux qui travaillent au cœur des institutions de notre patrimoine.







