Six ans après des événements tragiques survenus lors d'une manifestation des gilets jaunes, la justice française se penche à nouveau sur la responsabilité pénale de l'ex-préfet de police de Paris, Didier Lallement. Un juge d'instruction a été mandaté pour examiner l'implication potentielle de Lallement dans la mutilation de Manuel Coisne, qui a perdu un œil à cause d'un tir policier durant une manifestation le 16 novembre 2019.
À l'origine, la victime avait porté plainte contre le policier suspecté d'être l'auteur du tir, mais son avocat, Arié Alimi, a élargi la procédure pour inclure Lallement, qui occupait le poste de préfet de 2019 à 2022. Ce dernier a été critiqué pour sa gestion considérée comme « brutale » des manifestations, et le contexte entourant ces événements soulève des questions cruciales sur les pratiques de maintien de l’ordre en France.
Manuel Coisne a subi un éborgnement, un incident qui a eu lieu pendant un rassemblement marquant le premier anniversaire du mouvement. Dans un communiqué, il a souligné que c'était la "première fois qu'un préfet de police pourrait être mis en examen pour les ordres donnés, ce qui pourrait avoir un impact durable sur les pratiques des futures interventions policères". Les juristes s'interrogent sur l'importance de cette décision, qui pourrait poser un précédent en matière de responsabilité au sein des forces de l'ordre.
La cour d'appel a constaté que l’enquête n’avaient pas suffisamment exploré la responsabilité de Lallement en tant que « donneur d'ordre » dans la mise en place d'une "nasse" policière sur la place d'Italie, une méthode qui n'était pas reconnue par la réglementation à l'époque. En raison de cette série d’événements, le préfet est désormais confronté à des accusations de « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique, suivies de mutilation ou d’infirmité permanente » et d’entrave à la liberté individuelle.
Les conséquences de cette procédure ne se limitent pas à cet incident isolé. Le débat entourant la gestion des manifestations soulève des préoccupations éthiques et sociétales. Des experts en droit administratif et en droits de l'homme évoquent la nécessité de réformes pour renforcer la transparence et la responsabilité au sein des forces de police, notamment après les critiques des méthodes interventionnistes pendant la crise des gilets jaunes. À l’avenir, ces enjeux pourraient afficher un nouvel équilibre entre sécurité publique et respect des droits des citoyens.







