Dans un climat politique français chargé, Donald Trump ne cache plus son soutien aux partis d’extrême droite en Europe, rencontrant un écho particulier chez Jordan Bardella, le président du Rassemblement National. Lors d'une récente interview à la BBC, Bardella a exprimé son approbation envers Trump, notamment sur des sujets tels que l'immigration, adoptant une rhétorique qui rappelle les thèses du « grand remplacement ».
Trump, tout en qualifiant certains dirigeants européens de « stupides » pour leurs positions sur la liberté d’expression, a critiqué des villes comme Paris et Londres, qu'il juge « défigurées » par une immigration, selon lui, incontrolée. Bardella semble largement en accord avec ces propos, ne s’en désavouant pas, malgré la mauvaise réputation de Trump dans l'Hexagone. En effet, une étude récente de YouGov révèle que seulement 18 % des Français ont une opinion favorable de l'ancien président américain.
Cela soulève des interrogations sur la stratégie du RN. Comme l’a souligné un expert en sociologie politique, « Bardella risque de se brûler les ailes en s'alignant avec une figure aussi controversée. » Son parti, après des années d’efforts pour se distancier des outrances lepeniste héritées de son prédécesseur, semble revenir à une position plus radicale, au risque de voir ses efforts pour gagner en respectabilité s'effondrer.
Certains analystes soulignent qu'une telle alliance, tout en renforçant la base électorale d’extrême droite, pourrait également le couper de l'électorat plus modéré. « Le RN doit naviguer prudemment pour ne pas perdre le soutien des Français qui aspirent à une droite plus modérée », a averti un politologue.
Cette danse avec Trump, bien que séduisante pour attirer certains électeurs, pourrait bien se retourner contre Bardella, à mesure que les élections approchent, créant une pression croissante sur le RN pour trouver un équilibre entre ses positions traditionnelles et la radicalité qui semble faire écho dans le discours actuel de Trump.







