Le Sénat opte pour une réduction de 200 millions d'euros sur l'Aide médicale d'État

Une décision polémique qui impacte les soins de santé des étrangers en situation irrégulière.
Le Sénat opte pour une réduction de 200 millions d'euros sur l'Aide médicale d'État
Gérard Larcher, président du Sénat lors d’une séance publique sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2026, à Paris, en France, le 26 novembre 2025. Photo d’illustration. | XOSE BOUZAS / HANS LUCAS VIA AFP

Lors de l'examen du budget 2026, le Sénat a décidé de réduire de 200 millions d'euros les crédits alloués à l'Aide médicale d'État (AME), qui s’éleve à 1,2 milliard d’euros. Ce dispositif essentiel permet de couvrir les soins de santé des étrangers en situation irrégulière ainsi que des personnes à faibles revenus. Cette décision, déjà adoptée l'année précédente, continue de susciter des réactions vives tant sur le plan politique que social.

Avec 200 voix pour et 136 contre, les sénateurs, soutenus par les commissions des Finances et des Affaires sociales, ont approuvé cette mesure. Ce vote illustre une tendance inquiétante pour certains défenseurs des droits humains, qui voient dans cette réduction un risque d'atteinte à la santé publique. Par exemple, la ministre de la Santé, Stéphanie Rist, a qualifié l’AME de « dispositif de santé publique essentiel », arguant que le montant proposé par le gouvernement est resté inchangé depuis 2024.

Au cœur du débat, l'argument selon lequel la France détient un système de soins « très généreux » par rapport à d'autres pays, notamment l'Allemagne, émerge de plus en plus. Vincent Delahaye, rapporteur de la commission des Finances, a exprimé que cette réduction est nécessaire pour aligner le système de santé français sur les normes européennes.

En parallèle, les sénateurs ont augmenté le contrôle des soins non urgents, imposant une procédure d'accord préalable pour tous les bénéficiaires de l'AME. Ce changement touche en particulier les soins tels que les prothèses. Actuellement, cette exigence ne s'applique qu'aux personnes ayant moins de neuf mois de présence sur le territoire français.

De nombreux experts de la santé, ainsi que des organisations comme SOS Médecins, mettent en garde contre les conséquences de cette mesure. Ils signalent qu’en restreignant l’accès aux soins, on risque d’aggraver la situation de santé de classes vulnérables, en menaçant l'ensemble du système de santé.

La gauche et plusieurs organisations de santé s’opposent fermement à ces décisions, plaidant pour une meilleure régulation de l’AME afin de contrer les abus plutôt que de punir l’ensemble des bénéficiaires. Des travaux sur ces propositions sont en cours, et le gouvernement a promis d'examiner toute amélioration possible pour lutter contre les détournements.

La réflexion sur l'avenir de l'AME ne fait que commencer, avec un enjeu central : garantir l'accès à des soins de santé dignes pour tous, indépendamment de leur statut légal.

Lire aussi

Olivier Faure met en garde contre l'utilisation du 49.3 dans le budgétaire
Olivier Faure avertit le gouvernement de ne pas user du 49.3 sans négociations préalables. Un débat houleux sur le budget se profile.
07h02
Un tournant dans l'affaire du violeur au tournevis : la recrudescence de la généalogie génétique
La généalogie génétique, en plein essor aux États-Unis, pourrait bientôt devenir légale en France pour résoudre des affaires criminelles non élucidées.
06h16
Révision des listes électorales : ce qu'il faut savoir pour rester en règle
Découvrez la révision des listes électorales à Lasbordes, son importance et les conséquences pour les citoyens.
05h34
Le Sénat opte pour une réduction de 200 millions d'euros sur l'Aide médicale d'État
Le Sénat a réduit le budget de l'Aide médicale d'État de 200 millions d'euros, suscitant des débats sur l'impact sur la santé publique et les droits des étrangers.
01h09
Karim Benzema soutient Jean-Michel Aulas pour la mairie de Lyon
Karim Benzema exprime son soutien à Jean-Michel Aulas, candidat aux municipales de 2026 à Lyon.
00h51
Jeanne Delassus, adjointe au maire, écartée après l'annonce de sa candidature
L'adjointe au maire d'Herbignac, Jeanne Delassus, démissionne après l'annonce de sa candidature pour les municipales 2026, créant des vagues au conseil municipal.
00h17