Une décennie s'est écoulée depuis la nomination controversée de Delphine Ernotte à la tête de France Télévisions, et les tensions persistent autour de son élection. La commission d’enquête, chargée d’explorer la neutralité, le fonctionnement et le financement de l’audiovisuel public, a récemment interrogé Olivier Schrameck, ancien président du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA). Malheureusement, les réponses qu'elle recherchait semblent hors de portée.
Le jeudi 11 décembre, lors de l’audition, Charles Alloncle, rapporteur de la commission, a soulevé l’énigme des enregistrements des auditions entre le CSA et Delphine Ernotte, qui ont mystérieusement disparu. Même les investigations de la police judiciaire n’ont pas permis de mettre la main sur ces précieux enregistrements. Schrameck, face à cette gravité, a évité de répondre de manière satisfaisante à cette question cruciale. "Il y a eu une intervention au CSA en 2018, mais où sont passés ces enregistrements ?", s'est interroge Alloncle, visiblement frustré par le manque de réponse.
Cette nomination de 2015 avait déjà suscité de vives controverses, des syndicats ayant dénoncé des irrégularités et l'absence de transparence dans le processus de sélection. "L'impartialité du CSA a été mise en question", a rappelé Schrameck, tout en citant les plaintes déposées par deux syndicats représentant les employés. Ces accusations pointent du doigt une procédure de nomination qui aurait favorisé une candidate jugée inexpérimentée pour ce poste de premier plan.
Olivier Schrameck a tenté de se défendre en invoquant une décision du Conseil d'État, en date du 13 février 2016, qui a affirmé la légalité de l'élection de Delphine Ernotte. Cependant, cette affirmation n'a pas suffit à apaiser les inquiétudes de la commission d'enquête. "À nouveau, vous n’avez pas répondu à ma question, mais je sens que je n’en obtiendrai pas davantage", a fait remarquer le rapporteur, illustrant ainsi les frustrations accumulées au sein du groupe d'enquête.
Les opinions divergent sur la nomination d'Ernotte. Certains experts du secteur estiment que sa direction a apporté des réformes nécessaires à France Télévisions, tandis que d'autres dénoncent un manque de vision stratégique. Au-delà des enregistrements manquants, ce dossier soulève des interrogations sur la transparence et l'impartialité des institutions de régulation en France, comme le souligne le quotidien Le Monde.
Alors que la commission d’enquête continue ses investigations, les citoyens attendent des réponses claires et une évolution constructive dans la gestion de l’audiovisuel public. Reste à savoir si d’autres révélations viendront éclairer cette affaire sombre dans l’histoire récente du paysage médiatique français.







