Un événement de chants de Noël, organisé le 13 décembre par Tommy Robinson, figure notoirement connue de l'extrême droite britannique, suscite l'indignation au sein de l'Église anglicane. Les évêques, inquiets de la politisation du christianisme, font entendre leur voix contre cette initiative qu'ils jugent comme une exploitation perverse des valeurs chrétiennes à des fins politiques.
Stephen Yaxley-Lennon, le nom réel de Robinson, a prévu de rassembler ses partisans à Londres pour ce qu'il décrit comme une célébration de la culture et de l'identité chrétienne. Sur les réseaux sociaux, il a insisté sur le fait qu'il ne s'agissait pas d'une manifestation politique, mais d'une revendication des traditions britanniques.
Face à ce mouvement, des évêques tels que David Walker, évêque de Manchester, y voient une « politisation de Noël ». Dans un discours partagé sur le site du journal The Independent, il a fait part de ses préoccupations, dénonçant une appropriation indue du christianisme par des idéologies excluantes. « Toute instrumentalisation de la foi chrétienne pour exclure autrui est inacceptable », a-t-il affirmé, soulignant l'usage détourné d'éléments chrétiens pour justifier des attitudes racistes et xénophobes.
Une déclaration du diocèse anglican de Southwark évoque « une profonde préoccupation », précisant que des discours censés représenter la foi chrétienne servent souvent de prétexte à la discrimination envers les immigrants. L'évêque Anderson Jeremiah a lui aussi critiqué l'équation fallacieuse qui lie identité britannique et identité chrétienne, affirmant que cela crée un clivage dangereux dans la société.
En réponse à l'événement, des groupes comme Stand Up To Racism prévoient une contre-manifestation, témoignant ainsi du profond fossé qui se creuse autour de cette question. Robinson, après avoir déjà été impliqué dans divers incidents controversés, continue de se considérer comme un champion de la liberté d'expression, mais ses adversaires le perçoivent comme un instigateur de la division sociale.
Dans la même veine, d'autres experts soulignent que l'utilisation des symboles chrétiens pour soutenir une agenda politique ne fait pas que dénaturer les valeurs du christianisme, mais entraîne également une rupture au sein des communautés. The Guardian a relégué ce phénomène au rang des stratégies de mobilisation de l'extrême droite, qui cherchent à manipuler la culture et la religion pour justifier des politiques de rejet des minorités.







