Paris (France) – Alors que les sections féminines des clubs de football français se dirigent de plus en plus vers des stades de grande capacité, des lieux emblématiques comme le Groupama Stadium pour l'Olympique Lyonnais et Jean-Bouin pour le Paris FC s'ouvrent pour accueillir des foules plus nombreuses. Cette initiative intervient alors que la première division féminine affiche une moyenne de seulement 1.500 spectateurs par match, comparé aux 28.000 de la Ligue 1.
Ada Hegerberg, l'attaquante vedette de l'OL Lyonnes, insiste sur l'importance de jouer dans de tels stades, même si cela peut sembler parfois vide : "C'est crucial pour notre confort de jeu et notre expérience en tant que joueuses". Ce mercredi, les Lyonnaises se mesurent à l'Atlético de Madrid dans leur stade de 59.000 places, un choix stratégique fait par Michele Kang, la propriétaire du club, afin d'attirer un public plus large.
De leur côté, les joueuses du Paris FC abandonnent leur stade habituel de Charléty pour jouer au Jean-Bouin, qui peut accueillir 20.000 spectateurs, pour affronter le FC Barcelone. L'objectif est clair : rapprocher le public des matchs tout en offrant des conditions de jeu optimisées et une meilleure expérience de retransmission.
Cette saison, un nombre croissant de clubs français choisissent de jouer dans des stades plus grands. Par exemple, le week-end prochain, le stade Océane recevra les Lyonnaises, alors que le stade de La Beaujoire à Nantes prévoit d’accueillir jusqu’à 16.000 spectateurs pour la rencontre avec les Marseillaises.
Paul-Hervé Douillard, directeur général de la Ligue féminine du football professionnel (LFFP), souligne la volonté d'améliorer cette dynamique : "Nous voulons augmenter le nombre de matchs se déroulant dans des stades aux capacités chaleureusement spacieuses. Nous prévoyons de passer d’un tiers à près de deux tiers des matchs en grande enceinte".
Malgré de prometteuses augmentations d'affluence – un bond de 50% depuis 2023 – la France reste derrière d'autres pays européens en matière de fréquentation, comme l’Allemagne, où au début du mois de septembre, 57.762 spectateurs ont assisté au match Bayern Munich-Bayer Leverkusen.
En Angleterre, la rencontre Arsenal-Manchester United a rassemblé 60.160 spectateurs. Entre-temps, l'Espagne continue de dominer avec une affluence record de 60.739 personnes au Stade Métropolitano pour un match Atlético-Barcelone.
Le principal obstacle en France réside dans l'inadéquation structurelle des stades, avec des infrastructures souvent trop petites ou trop grandes. Le Paris Saint-Germain, dont l'équipe féminine peine à attirer des foules significatives malgré des initiatives animées, évoquait auparavant la construction d'un nouveau stade à Poissy pour accueillir entre 3.000 et 5.000 spectateurs, mais ce projet stagne, selon des sources proches.
Alors que les clubs explorent activement de nouvelles stratégies pour capter l’intérêt du public, l'évolution reste prometteuse pour le football féminin en France. L’engouement grandissant et les nouvelles infrastructures pourraient bien marquer un tournant décisif dans l’histoire de ce sport.







