Dans la nuit du 12 au 13 décembre, les États membres de l'Union européenne ont enfin trouvé un compromis sur les quotas de pêche pour l'année 2026, malgré des négociations particulièrement ardues. L'accord final, qui a nécessité deux jours de discussion, a mis en lumière des préoccupations majeures concernant la baisse alarmante des populations de maquereaux dans l'Atlantique Nord.
Les tensions entre l'UE et la Norvège, accusée de surpêche, ont été un point de friction important. Selon les données de l'Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer (Ifremer), la population de maquereau est désormais à un niveau critique, rendant essentielle la nécessité de réduire les captures. Les ministres de l'UE ont convenu de limiter provisoirement les quotas de maquereaux à une réduction de 70% pour le premier semestre de 2026, une mesure légèrement inférieure à la recommandation scientifique qui préconisait une baisse de 77%.
De plus, l'issue des négociations a également eu des implications sur l'Irlande, qui, pour la première fois en quarante ans, ne bénéficiera pas des "préférences de La Haye", envisageant des quotas plus élevés pour certaines espèces. La France, soutenue par d'autres pays comme la Belgique et les Pays-Bas, a fait jouer une minorité de blocage contre ces préférences, ce qui souligne la division croissante au sein des nations européennes.
D'autre part, les autres quotas ont révélé des résultats contrastés. Alors qu'une augmentation des captures de langoustines dans le Golfe de Gascogne (+54%) a été validée, une réduction du quota de lieu jaune a également été décidée, mais elle demeure inférieure à la recommandation de la Commission européenne.
En Méditerranée, malgré des tensions l'année précédente sur la réduction des captures, les États membres ont décidé de maintenir les niveaux de pêche en 2026, afin d'apporter ce que certains appellent une "stabilité apparente" pour les pêcheurs régionaux. Toutefois, des organisations comme Oceana avertissent que les populations de poissons restent soumises à une pression significative suite à des décennies de surpêche.
La question du maquereau est un reflet des défis plus larges auxquels l'UE est confrontée dans la gestion durable de ses ressources maritimes, et des experts estiment qu'une coopération plus étroite entre les États côtiers sera essentielle pour l'avenir. Comme l’a souligné un représentant d’Oceana, “sans des mesures plus strictes et des engagements mutuels, la mer de l'Atlantique continuera de souffrir.”







