La commission mixte paritaire, réunie le 19 décembre, n'a pas réussi à dégager un accord sur le budget de l'État. Face à cet échec, le gouvernement se voit contraint d'envisager une loi spéciale pour garantir la continuité des services publics à partir du 1er janvier, en attendant un budget définitif en janvier prochain.
Il est désormais clair qu'aucune adoption du budget n'aura lieu avant la fin de l'année. Un développement qui représente un revers pour le Premier ministre Sébastien Lecornu et son équipe, alors que la recherche d'un consensus a occupé deux mois de discussions parlementaires. Historiquement, cette situation n’est pas nouvelle ; une procédure similaire avait été mise en place l'an dernier après la chute de l'ancien gouvernement.
Le Premier ministre a annoncé une rencontre avec les principaux dirigeants politiques dès lundi afin de définir une stratégie pour protéger les Français et arriver à une solution viable. Dans les coulisses, les tensions sont palpables, à mesure que les échéances électorales se rapprochent. Pour certains analystes, comme le journaliste politique Jean-Claude Védrine, "l'absence d'accord est révélatrice des fractures partisanes, alors que les priorités économiques divergent entre la droite et la gauche".
En effet, les tensions entre les deux chambres se sont intensifiées. Alors que le Sénat, dominé par la droite, a présenté une version remaniée du budget initial, l'Assemblée a quant à elle rejeté la première partie du texte, à l'exception d'un député. France Info souligne que le manque de coopération entre les deux factions a rendu tout compromis improbable. Le rapporteur général du budget au Sénat, Jean-François Husson, a même critiqué le gouvernement pour son absence d'initiative afin de construire un consensus.
Les tensions ne sont pas uniquement au niveau des chiffres budgétaires, mais aussi au sein des partis, avec des accusations de radicalisation dans les rangs des Républicains. Une ministre a évoqué la nécessité d'un dialogue constructif entre les parties, déclarant que "derrière les désaccords budgétaires se cache une lutte de pouvoir pour les élections à venir".
Pendant que le gouvernement se prépare à présenter une loi spéciale, qui pourrait coûter entre 12 milliards d'euros selon certains experts, le député Pierre Denys a exprimé une note d'optimisme quant à la possibilité d'atteindre un accord en janvier. "Une fois les sénateurs sortis de l'équation, les discussions devraient être plus fluides", a-t-il affirmé.
Dans ce contexte politique tendu, la menace d'un recours à l'article 49.3 de la Constitution reste en discussion. Les membres du gouvernement ont d'ores et déjà évoqué des solutions alternatives, tout en insistant sur la nécessité d'un dialogue ouvert et coopératif entre toutes les parties pour un budget viable et accepté par la majorité.
Alors que le pays se dirige vers une loi spéciale, la question demeure : la cohésion politique sera-t-elle suffisante pour éviter une crise budgétaire majeure au début de l'année ? Seul le temps nous le dira.







