Un vent de contestation souffle sur les réseaux sociaux depuis que Brigitte Macron a été filmée critiquant des militantes féministes qui avaient interrompu un spectacle de l'humoriste Ary Abittan. Dans une vidéo diffusée le 7 décembre 2025, elle les qualifiait de « sales connes », une déclaration qui a suscité l'indignation de nombreux acteurs de la scène artistique et féministe.
Les réactions ont été immédiates : plusieurs actrices, dont Marion Cotillard et Judith Godrèche, ont utilisé le hashtag #JeSuisUneSaleConne pour se solidariser avec les militantes de l'association #NousToutes. Cotillard a même publié : « Je suis une sale conne et fière de l’être », exprimant ainsi son soutien à la lutte féministe.
De son côté, l’entourage de Brigitte Macron a tenté de minimiser ses propos, précisant qu’il s’agissait d’une critique de la méthode radicale des militantes. Cependant, cette justification n’a pas suffi à apaiser les tensions. La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a souligné que ces actions étaient profondément problématiques, en référence à l'arrière-plan judiciaire d'Ary Abittan, accusé de viol mais bénéficiaire d’un non-lieu.
Des experts du domaine des droits des femmes, comme la sociologue Macha L. (source : Le Monde), relèvent que des commentaires de ce type n’aident pas à promouvoir un dialogue constructif sur les violences sexuelles. Ils pourraient même légitimer des attitudes hostiles envers les féministes, déjà souvent visées par le cyberharcèlement.
La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a également réagi, affirmant que la situation était délicate et qu’il était dangereux de mettre en question la présomption d'innocence. Toutefois, elle a déploré le langage utilisé par Brigitte Macron, le qualifiant de « assez indigne » et inapproprié pour des activistes.
Le climat est tendu, d’autant que cette déclaration arrive après des précédents controversés, notamment lorsque le président Emmanuel Macron avait exprimé son soutien à Gérard Depardieu durant une période où le célèbre acteur était déjà sous le coup d’accusations de viols. Cela a renforcé la méfiance des associations féministes envers la première dame et le président.
Suite aux réactions, le collectif Grève féministe exige des excuses publiques de Brigitte Macron, soutenant que ses propos valent légitimer la stigmatisation des militantes.
La situation met en lumière des fractures profondes dans le débat public autour des violences faites aux femmes et du mouvement #MeToo, soulignant ainsi la nécessité d'un dialogue respectueux.







