À compter du 1er janvier 2026, la profession d'infirmière va connaître un bouleversement significatif. Un décret paru au Journal officiel, le 26 décembre 2025, acte l'élargissement des compétences des infirmiers, ouvrant ainsi la porte à de nouvelles pratiques dans le système de santé français.
Conformément à ce décret, les infirmiers diplômés d'État pourront assumer des soins préventifs, éducatifs, curatifs et relationnels de manière autonome. Ils seront habilités à réaliser des consultations infirmières, effectuer des bilans cliniques, poser des diagnostics infirmiers et élaborer des projets de soins sur mesure. Par ailleurs, la prise en charge de plaies ou de brûlures légères pourra se faire sans nécessité de prescription médicale préalable, permettant un suivi de l'évolution des soins.
Une avancée attendue par la profession, ce décret leur accorde également le droit de prescrire certains traitements et examens médicaux adaptés à l'état de santé du patient. Ainsi, les infirmiers pourront réaliser des vaccinations sans ordonnance pour les vaccins obligatoires à partir de 11 ans, ainsi que pour ceux contre la grippe et le Covid dès 5 ans. De plus, ils seront capables de réaliser des tests pour plusieurs infections sexuellement transmissibles.
Les nouvelles missions des infirmiers ne s'arrêtent pas là. Ils auront un rôle déterminant dans le repérage des situations de maltraitance, l'accompagnement psychologique des patients, et la conduite de programmes d'éducation thérapeutique sur des thématiques variées telles que la santé sexuelle, l'obésité, les addictions, ou encore la prévention des chutes chez les personnes âgées. Leur impliquation dans l'évaluation de l'autonomie des personnes âgées et dans la gestion de la douleur, particulièrement en phase terminale, sera également cruciale.
Cependant, certaines actions nécessiteront toujours une prescription médicale, comme les soins postopératoires complexes ou les actes nécessitant une anesthésie. Le décret prévoit une mise en œuvre complète de ces nouvelles dispositions d'ici le 30 juin 2026.
Selon les experts en santé, cette évolution représente un tournant décisif pour la profession infirmière en France. "Il s'agit d'une reconnaissance de la formation approfondie des infirmiers et de leur capacité à intervenir de manière autonome dans le parcours de soins des patients", a déclaré un membre de l'Ordre des Infirmiers. Alors que le besoin de soins accessibles et de qualité se fait de plus en plus sentir, cette réforme pourrait bien répondre aux défis croissants du système de santé.







