Lors des questions au gouvernement de ce mercredi, la droite sénatoriale a exprimé des critiques acérées à l'encontre de l'équipe de Sébastien Lecornu, soulignant un manque de considération pour le travail réalisé par la chambre haute. À une période où les tensions budgétaires atteignent leur paroxysme, le Sénat, traditionnellement réputé pour sa sérénité, a vu les esprits s'échauffer.
Mathieu Darnaud, président du groupe LR au Sénat, a ouvert le bal des critiques en interrogeant le Premier ministre : "Au lieu de vous poser en censeur, envisagez-vous de proposer de véritables économies ?" Léger agacement visible sur son visage, Lecornu a rétorqué : "Je tiens à respecter le Parlement et à défendre le bicamérisme." Cependant, la frustration des sénateurs, en particulier ceux de la droite, ne s’est pas apaisée.
À l'approche d'une commission mixte paritaire, où députés et sénateurs tenteront de trouver un compromis sur le projet de loi de finances, les parlementaires ont insisté sur la nécessité de prendre en compte leurs contributions. Sophie Primas, sénatrice LR, a interpellé le gouvernement sur sa reconnaissance des efforts du Sénat : "Allez-vous valoriser notre travail constructif au lieu de nous dénigrer ?".
Une stratégie budgétaire critiquée
Les tensions ont été exacerbées par des déclarations récentes du ministre de l’Économie, Roland Lescure, qui a ironisé sur la discipline budgétaire des parlementaires. En réponse à l'adoption par le Sénat d'un budget prévoyant un déficit de 5,3 %, Sophie Primas a fustigé le gouvernement : "Votre bilan, c'est d'avoir cédé à la gauche". De son côté, Amélie de Montchalin a tenté de justifier les choix du gouvernement en affirmant avoir pris cette direction en toute conscience.
Les tensions ont atteint un tel point qu’il est devenu difficile d’entrevoir un compromis budgétaire. Le sénateur Cédric Vial, exprimant un consensus parmi ses pairs, a déclaré : "Nous risquons de nous retrouver avec une loi spéciale, tant la situation est complexe". Les échanges au Sénat, parfois semblables à un débat à l'Assemblée, laissent présager des négociations ardues dans les jours à venir.
Avec des relations au bord du ras-le-bol, les perspectives semblent sombres pour l'adoption d'un budget stable. La situation actuelle témoigne d’une fracture croissante entre le Sénat et le gouvernement, ce qui pourrait avoir des implications considérables pour l'avenir politique et économique de la France.







