Shiori Ito, une figure emblématique du mouvement #MeToo au Japon, a récemment vu son documentaire Black Box Diaries enfin projeté dans son pays natal, après un long chemin semé d'embûches éthiques et juridiques. Doté d'une dimension personnelle et sociale forte, le film, déjà couronné de succès à l'international et nommé aux Oscars, retrace son combat pour la reconnaissance de son expérience de violence sexuelle.
Dans ses propos lors de la projection à Tokyo, Ito a décrit son œuvre comme "une lettre d'amour" à son pays, soulignant son espoir d'apporter des changements positifs dans la société japonaise. Ceci est particulièrement significatif dans un pays où les tabous autour des agressions sexuelles persistent, comme le souligne le rapport de The Japan Times.
Cependant, l’arrivée du documentaire au Japon a été freinée par des préoccupations relatives aux droits d'image, notamment en ce qui concerne certaines scènes impliquant des tiers qui n'avaient pas donné leur consentement. Cette situation a provoqué des débats autour de la responsabilité des créateurs de contenu et des droits individuels, comme l'indique un article de Asahi Shimbun.
Ayant remporté un procès civil en 2019 contre un homme d’affaires qu’elle accuse de l’avoir violée, Ito se bat non seulement pour sa propre justice, mais aussi pour celle de toutes les victimes de violences faites aux femmes au Japon. Des experts en sociologie et en droits humains ont salué son courage et son engagement, affirmant que son documentaire pourrait servir de catalyseur pour des discussions nécessaires dans la société japonaise.
Alors que le pays continue à faire face à des défis concernant l’égalité des genres et la lutte contre les violences domestiques, Black Box Diaries se profile comme un exemple puissant de résilience et d’espoir pour une future génération, comme l’a noté le professeur Yoko Kato, spécialiste en études féministes à l’Université de Tokyo. "Ce film pourrait bien être le début d’un véritable changement", a-t-elle déclaré.







