Le vendredi 12 décembre, un collectif de victimes de l'établissement scolaire privé catholique Notre-Dame-de-Bétharram a déposé un nouveau lot de plaintes au tribunal judiciaire de Pau. Ce dernier corpus comprend dix plaintes supplémentaires, dont cinq sont de nature sexuelle, portant le total à 230 plaintes recensées par les autorités judiciaires.
En parallèle, une victime a saisi le Fonds de garantie de l'État dans le but d'obtenir reconnaissance et réparation de son statut de victime. Cette journée s'est révélée cruciale, alors que de nombreuses voix se sont élevées pour demander justice et soutien pour les survivants.
Jean-Rémy Arruyer, victime d'abus sexuels dans les années 70, espère que la justice lui sera enfin rendue par la Commission d’indemnisation des victimes d’infraction (Civi) de Pau. Lors d'une audience, il a expliqué que, étant mineur au moment des faits, il n'avait pas pu agir plus tôt. À cet égard, il a déclaré : "Les institutions nous opposent des arguments qui nous donnent l'impression que nous ne sommes pas crus. Et dès qu'il s'agit d'indemnisation, leurs positions changent." Les difficultés rencontrées par M. Arruyer reflètent une problématique plus vaste, alors que d'autres victimes dénoncent un manque de soutien de la part des autorités.
La situation demeure délicate, car le traitement des plaintes est souvent entravé par des questions de prescription. Dans ce cadre, la chambre de l'instruction doit se prononcer sur les accusations de viol visant un ancien surveillant, actuellement mis en examen pour 34 plaintes, dont plusieurs sont graves. Selon des sources de Sud Ouest, seul un petit nombre de ces plaintes échappe à la prescription.
Ce dernier développement interpelle de nombreux observateurs, dont Alain Esquerre, un porte-parole du collectif de victimes, qui a dénoncé un changement d'attitude des institutions lorsqu'il s'agit de verser des indemnisations. "L'État a d'abord été solidaire, mais sa posture a changé lorsque des montants d'indemnisation ont été évoqués", a-t-il souligné.
Les témoins, comme Wilfried Bernon, qui a souffert d'agressions entre 1983 et 1985, continuent d'afficher leur soutien au mouvement en soulignant l'impact psychologique durable de ces abus. "Ces souvenirs me hantent toujours, et la douleur des autres victimes ne doit pas être ignorée," a-t-il affirmé.
La situation actuelle de l'affaire Bétharram est un appel à l'urgence pour les décideurs politiques et judiciaires à examiner sérieusement les plaintes des victimes. Une décision de la Civi est attendue le 23 janvier, et si cette dernière venait à être défavorable, les victimes n'hésiteront pas à faire appel. L'issue de cette affaire pourrait marquer un tournant dans la lutte pour la reconnaissance et la réparation des victimes d'abus.







