Depuis début septembre, les États-Unis ont intensifié leurs opérations militaires en mer, ciblant des embarcations soupçonnées de transporter de la drogue. Ces frappes, qui ont causé la mort d'une centaine de personnes, sont au cœur d'une controverse, avec le président colombien Gustavo Petro remettant en question la véracité des allégations américaines.
D'après un article récemment publié dans le New York Times, des paquets de cannabis, plutôt que de la cocaïne ou du fentanyl, ont été retrouvés sur les côtes sud-américaines, ce qui remet en cause la justification des frappes dirigées contre le trafic de drogue. Petro, profondément préoccupé par cette situation, a déclaré sur son compte X qu'"une bonne partie des embarcations aurait transporté du cannabis, malgré les attaques meurtrières qui s'en sont suivi".
Sur ce point, Petro souligne l'ironie du fait que le cannabis est légal dans de nombreux États américains. "Trump se trompe complètement", déclare-t-il, insistant sur le fait que la cocaïne destinée à l'Europe est principalement transportée de manière clandestine par des sous-marins, loin des opérations visibles visant le cannabis.
Les critiques concernant ces frappes ne se limitent pas aux spéculations de Petro. Des experts en politique étrangère, tels que le professeur de relations internationales Juan Carlos Monedero, affirment que ces actions militaires pourraient non seulement perturber les simples pêcheurs de la région, mais aussi exacerber la situation politique dans les pays voisins. "Ces frappes pourraient saper les efforts de paix et modifier les dynamiques de pouvoir en Amérique du Sud", prévient-il.
Par ailleurs, un rapport gouvernemental colombien a révélé que seul 5 % de la cocaïne produite en Colombie passe par les zones frappées. Gustavo Petro a également évoqué des allégations selon lesquelles ces actions seraient des tentatives déguisées pour déstabiliser le régime de Nicolás Maduro au Venezuela. "Ces frappes, sous couvert de lutte contre le narcotrafic, semblent cacher des objectifs géopolitiques", indique-t-il.
Les craintes des pêcheurs locaux ne peuvent être ignorées. Beaucoup avouent avoir abandonné leurs activités de pêche en raison de la menace imminente que représentent ces frappes. "Nous avons peur de nous approcher de nos filets. On ne sait jamais si un drone va s'abattre sur nous", confie un pêcheur de la région. De tels témoignages soulignent les implications humanitaires des décisions américaines.
En définitive, la rhétorique de Petro contre Trump appelle à une réflexion approfondie sur les implications durables des politiques d'interventionnisme. En évoquant les erreurs passées des États-Unis, telles que l'invasion de l'Irak sous prétexte de la présence d'armes de destruction massive, il rappelle à la communauté internationale l'importance d'une approche réfléchie et constructive face au narcotrafic.







