Mamadi Doumbouya, le chef de la junte militaire guinéenne, a été élu président avec un impressionnant score de 86,72 % lors du scrutin du 30 décembre, selon les résultats provisoires fournis par la Direction Générale des Élections (DGE). Cette élection s'est déroulée sans les principaux leaders de l'opposition, marquant un tournant décisif quatre ans après le coup d'État qui l'avait initialement installé au pouvoir.
Cependant, ce résultat a suscité des interrogations sur le processus électoral. De nombreux opposants avaient appelé au boycott du scrutin, le qualifiant de « simulacre d’élection ». Abdoulaye Yéro Baldé, à la tête du Front Démocratique de Guinée, a terminé deuxième avec seulement 6,59 % des voix. Le taux de participation a atteint 80,95 %, un chiffre qui, bien que respectable, affiche une baisse par rapport aux attentes initiales.
Bien que plusieurs candidats aient rapidement reconnu leur défaite et félicité Doumbouya pour sa victoire, l'absence de campagne électorale effective et l'étouffement des libertés politiques ont jeté une ombre sur la légitimité de cette élection. Dans un contexte où les manifestations sont interdites depuis 2022 et où des figures de l'opposition ont été arrêtées ou forcées à l'exil, les critiques ne manquent pas.
Des organes d’observation, tels que l’Union africaine, ont qualifié le scrutin de « crédible » mais ont souligné la nécessité d'améliorer la lutte contre les enlèvements et disparitions politiques, un problème grandissant en Guinée. Un expert en droits humains a déclaré : « Les enjeux sont énormes. Le pays doit retrouver la voie d’un véritable processus démocratique qui respecte les droits de tous les citoyens. »
Alors que les résultats définitifs doivent être proclamés par la Cour suprême, le climat politique en Guinée reste tendu, exacerbé par l’inquiétude croissante concernant la répression des libertés fondamentales, des préoccupations mises en avant par plusieurs analystes. Selon des sources locales, l'évolution de la situation politique et sociale pourrait encore influencer les prochaines étapes de la transition promise par Doumbouya.







