En Iran, un mouvement de contestation émerge parmi les commerçants, galvanisé par une forte colère face à l'hyperinflation qui frappe le pays. Le président iranien, Massoud Pezeshkian, a appelé à écouter les "revendications légitimes" des manifestants lors de démonstrations qui ont eu lieu au cœur de Téhéran au cours des deux derniers jours.
Suite à des manifestations spontanées au sein du plus grand marché pour téléphones portables de la ville, la contestation a gagné en ampleur. Beaucoup de commerçants, frustrés par la dévaluation constante de la monnaie nationale, le rial, se sont réunis pour exprimer leur mécontentement. "Nous avons dû faire entendre notre voix face à une situation insupportable", a déclaré un vendeur en colère dans les colonnes du journal Tehran Times.
Peu après le début des manifestations, Pezeshkian a interpellé son ministre de l'Intérieur afin qu'il engage un dialogue constructif avec les représentants des manifestants. Son appel vise à rétablir la confiance et à fournir des solutions aux défis économiques pressants auxquels font face les Iraniens.
Dans un contexte où le rial a atteint des niveaux historiquement bas, les prix des produits de première nécessité continuent d'augmenter de façon alarmante. Les experts économiques, comme l'économiste iranien Kamran Nadji, soulignent que l'hyperinflation, qui a vu une augmentation moyenne des prix de 52 % récemment, est exacerbée par des sanctions internationales persistantes mettant le pays sous pression. "La situation actuelle est le résultat de décennies de mauvaise gestion économique et de sanctions", a-t-il expliqué lors d'une interview avec France 24.
En plus des réactions gouvernementales, des membres du Parlement, tels que Mohammad Bagher Ghalibaf, ont exprimé la nécessité d'augmenter le pouvoir d'achat des citoyens, tout en exprimant des inquiétudes quant à l'instrumentalisation des manifestations. "Nous ne pouvons pas laisser la situation dégénérer en chaos", a-t-il averti dans une allocution diffusée par IRIB News.
Chaque jour, la tension monte alors que les commerçants ferment leurs boutiques pour protester contre cette gestion économique désastreuse. L'Iran, déjà sous le coup de sanctions internationales et d'une grave crise économique, pourrait voir cette colère se transformer en un mouvement de plus grande envergure si des solutions rapides ne sont pas trouvées.
La population continue de scruter les réactions du gouvernement alors que l'avenir économique du pays semble de plus en plus incertain. La situation appelle à une réflexion sérieuse sur les réformes nécessaires pour sortir de cette impasse, comme l'indiquent des experts en économie du pays.







