Près de deux ans après le début d'une crise agricole sans précédent, de nombreux agriculteurs en France continuent de faire part de leur mécontentement. Cette inquiétude est exacerbée par des menaces sanitaires pesant sur l'élevage, des revenus instables, et l'ombre d'un accord de libre-échange avec le Mercosur qui fait craindre une concurrence déloyale.
« Les conditions restent propices à un nouvel embrasement », affirme Thierry Coué, secrétaire général adjoint de la FNSEA, qui voit l'accord de libre-échange avec le Mercosur comme une potentielle étincelle. Ce dossier est suivi de près par les agriculteurs, qui envisagent de manifester le 18 décembre prochain devant le Parlement européen à Bruxelles, à l'appel du Copa-Cogeca, une organisation agricole majeure. Ils entendent dénoncer autant l'accord que la réduction des aides de la Politique agricole commune (PAC) et l'application d'une nouvelle taxe carbone qui pèse sur le prix des engrais.
Un état d'esprit général de désespoir règne parmi les producteurs, tandis que la conjoncture économique globale ne laisse entrevoir aucune amélioration rapide. Benoît Piétrement, président d'Intercéréales, souligne la pression croissante sur les producteurs de céréales, alertant sur un effet ciseaux qui pourrait nuire à l'ensemble de ces filières. « Les recettes ne sont plus à la hauteur des charges », ajoute-t-il, témoignant d'une situation financière de plus en plus précaire pour les agriculteurs.
En parallèle, la situation s'est détériorée avec des récoltes historiquement faibles cette année. « Les trésoreries sont tendues, et les prix mondiaux s'effondrent, laissant peu d'options aux agriculteurs », conclut un expert du secteur. Les inquiétudes s'accumulent, et l'instabilité politique ainsi que les changements climatiques exacerbent le tableau déjà sombre.
Des experts du secteur soulignent la nécessité urgente de réformes, afin de garantir la viabilité des exploitations agricoles françaises. Pour beaucoup, une action décisive est indispensable pour regagner la confiance des agriculteurs, alors que le paysage agricole européen continue d'évoluer rapidement.







