En cette fin d'année 1969, Angers se prépare à entrer dans une nouvelle ère, un tournant marqué par une ambition de développement urbain au sein du « Grand Angers », qui comptait déjà 170 000 habitants. La ville, alors en plein essor, se veut un modèle d'accueil pour une population en pleine croissance, animée par l'exode rural et le baby-boom. Les autorités locales, conscientes des défis à relever, déclarent : Il faut mieux accueillir les hommes pour qu’ils vivent mieux.
Pour faire face à cet afflux, deux ZUP (Zones à Urbaniser en Priorité) sont projetées, visant à rénover les quartiers les plus dégradés autour du centre-ville. Au nord, à Monplaisir, la plupart des logements sont déjà en cours de construction, tandis qu'au sud, le projet, plus ambitieux, prévoit 6 000 nouveaux logements, dont 2 000 sont déjà achevés, selon Ouest-France. Ces projets s’inscrivent dans un cadre plus large de développement immobilier, avec des initiatives comme le « Village Anjou 3 » et des constructions à Belle-Beille, Beaucouzé et les Ponts-de-Cé.
Près du cœur de la ville, des projets phares émergent également. En 1970, l'achèvement de la rénovation des quartiers Saint-Nicolas et Saint-Michel est annoncé, avec des immeubles emblématiques comme le gratte-ciel de Saint-Samson et l’immeuble de 17 étages au 4, boulevard Saint-Michel, préfigurant ce que pourrait être l’Angers de 1985. Ces constructions de grand standing marqueront l'entrée de la ville dans la modernité
, comme le souligne un analyste de l’urbanisme local.
Cependant, cette volonté d'expansion s'est souvent traduite par la destruction d'espaces historiques et de quartiers anciens, soulevant des débats sur l'impact social de cette urbanisation. Des voix critiques s'élèvent, notamment d'experts en urbanisme, soulignant que cette approche axée sur le béton pourrait engendrer des conséquences inattendues dans les années à venir. À l’aube des années 70, la ville se retrouve à l’orée d’une crise économique et sociale qui remettra à l’épreuve cette vision.
La modernisation d'Angers, inspirée par les tendances des Trente Glorieuses, pose la question essentielle : serait-il possible de penser différemment aujourd'hui face à la complexité des enjeux sociaux et environnementaux ?







