Dans une démarche proactive face à la crise sanitaire animale, le ministère de l'Agriculture a annoncé le lancement d'une campagne de vaccination pour 750.000 bovins dans le Sud-Ouest de la France, engendrant un coût estimé à environ 20 millions d'euros. Cette décision fait suite à la montée des tensions parmi les agriculteurs, inquiets de la propagation de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) dans leur cheptel.
Cette maladie virale, détectée pour la première fois en France en juin dernier, a suscité une vigilance accrue afin d’enrayer son avance. Les autorités sanitaires ont adopté une stratégie tripartite, qui inclut la vaccination, la limitation des transports d’animaux dans les zones touchées, ainsi que l’abattage systématique des animaux contaminés. Ce dernier point a fait l’objet de fréquentes protestations de la part des agriculteurs, des actions populaires visant à dénoncer ce qui est perçu comme des mesures draconiennes.
Depuis l'apparition de la DNC, 113 foyers ont été reportés, entraînant l'abattage de plus de 3.300 bovins. Le ministère précise qu'un vaccin est efficace après une seule injection, accordant une protection de 12 à 18 mois, et qu'il faut 21 à 28 jours pour que l'immunité se mettre en place. Cependant, une vaccination à grande échelle nécessiterait un délai d'au moins 7 à 8 mois, selon les informations d'Agreste.
Les experts en santé animale insistent sur l'importance de la vaccination dans la prévention des épidémies. La situation actuelle rappelle des événements précédents en Europe, où des campagnes similaires ont permis d'éradiquer des foyers de DNC, comme en Bulgarie où la combinaison de vaccinations massives et de contrôles stricts sur le transport des animaux a fait ses preuves. Cette approche est également soutenue par les vétérinaires, qui déclarent que la vigilance doit rester de mise, car une simple déclaration tardive d’un cas positif peut avoir des conséquences sévères, y compris de lourdes amendes pour les agriculteurs.
Les tests PCR, permettant une détection rapide de la maladie, fournissent des résultats en moins de 28 heures. Toutefois, un résultat négatif ne garantit pas toujours que l’animal est exempt de la maladie, en raison de ce qu’on appelle l’expression virale intermittente. Ce phénomène complique davantage la lutte contre cette maladie.
Les mesures adoptées par le ministre de l'Agriculture visent non seulement à protéger le cheptel français, mais également à rassurer les éleveurs et restaurer la confiance au sein de la filière bovine. Comme l'a déclaré un représentant syndical des agriculteurs, il est essentiel de trouver un équilibre entre la santé animale et les conditions de travail des éleveurs afin de préserver la pérennité de l'agriculture française.







