Dans un effort déterminé de revitaliser les écosystèmes aquatiques, la municipalité d’Argelès-Gazost a entamé, en septembre, un projet d’une importance capitale pour le gave d’Azun. Ces travaux, qui touchent à leur fin, visent à rétablir la continuité écologique d’un cours d’eau dont l'équilibre a été compromis pendant des décennies par des installations obsolètes.
Lors d'une récente visite de chantier, Marion Cherrier, conseillère municipale en charge du développement durable, a détaillé les enjeux cruciaux de ce projet. S'inscrivant dans une série de révisions initiées depuis 2008 et renforcées en 2019, cette initiative vise à restaurer la fluidité du cours d’eau tout en améliorant sa qualité, longtemps affectée par les aménagements d’EDF.
Des études menées depuis 2020, en collaboration avec EDF, ont révélé la présence d’espèces sensibles telles que le saumon, la truite, l’anguille et le chabot, toutes nécessitant un lit fluvial sans entraves. Depuis que la mairie a acquis ces ouvrages en 2019, le travail préparatoire a été diligenté pour s’assurer des meilleures conditions de mise en œuvre, ce qui s’est souvent traduit par des contraintes administratives complexes.
Le chantier a pour but de rendre franchissable un seuil de 1,20 m de hauteur, un obstacle infranchissable pour des poissons comme la truite. Pour ce faire, des pré-barrages, des bassins intermédiaires et des échancrures ont été intégrés pour favoriser les migrations aquatiques. De plus, des adaptations spécifiques à des espèces protégées, comme la loutre et le desman, sont également mises en place, avec des rampes facilitant leur passage, conformément aux recommandations de l’Agence de l'eau.
La complexité de ce projet se trouve accentuée par le milieu fragile dans lequel il s’inscrit. Des contraintes strictes en matière d’équipements, comme l'emploi d'une pelle araignée pour accéder aux zones difficiles, ont été imposées afin de minimiser l'impact sur l’écosystème local. Les entreprises ont également l’obligation d’évacuer immédiatement les lieux en cas de montée des eaux grâce à des capteurs de détection.
Cette aventure financière, dont le coût s’élève à 365 000 euros HT, est largement subventionnée par EDF et l’Agence de l’eau, sans coût additionnel pour la mairie. Toutefois, ce dernier devra en assurer l’entretien, garantissant ainsi la continuité des efforts déployés. Les retombées de ces travaux sont attendues avec impatience par l'équipe municipale, qui considère ce projet comme une étape clé dans la préservation de la biodiversité locale.
Ce chantier fait partie d'un programme plus vaste, avec un projet de restauration prévu pour l’année prochaine au Sailhet, où un seuil encore plus imposant sera remplacé. Les experts estiment que ces initiatives sont fondamentales pour rétablir l'équilibre écologique nécessaire à la survie de nombreuses espèces aquatiques. Selon un rapport du Ministère de l'Écologie, de telles actions sont vitales face aux menaces environnementales croissantes. La valorisation des rivières et des écosystèmes aquatiques devient ainsi une priorité, non seulement pour la biodiversité, mais aussi pour le bien-être des communautés qui dépendent de ces ressources naturelles.







