La prison de Guingamp : symbole de la répression nazie en France

Découvrez l'histoire méconnue de la prison de Guingamp sous l'Occupation.
La prison de Guingamp : symbole de la répression nazie en France
La prison de Guingamp a été construite sur le modèle « pennsylvanien » par l’architecte Louis Lorin, entre 1836 et 1841. Elle compte 35 cellules. | OUEST-FRANCE

Entre 1940 et 1944, la prison de Guingamp, située dans les Côtes-d’Armor, devient un lieu emblématique de la répression instaurée par le régime nazi. Officiellement rouverte pour accueillir des prisonniers de droit commun après sa fermeture en 1934, elle se transforme vite en une institution où des résistants, des communistes, des Juifs et des étrangers sont arrêtés, tout cela sous la surveillance étroite de la Gestapo.

Le 19 juin 1940, la Wehrmacht pénètre à Guingamp, marquant le début d’une ombre pesante sur la ville. À peine quelques jours plus tard, des établissements comme l'Institution Notre-Dame sont réquisitionnés pour servir de casernes, tandis qu’une maison devient le siège de la Gestapo. À partir de 1941, la prison de Guingamp recommence à accueillir des détenus, mais non pas pour des crimes ordinaires, plutôt pour des motifs politiques clés. En 1943, les registres de la prison indiquent qu'elle détient 48 prisonniers signalés par les autorités allemandes, un chiffre qui grimpe à 232 en 1944 !

Cette période sombre n’est pas uniquement marquée par l'enfermement : elle est également le reflet d’un combat quotidien pour la survie, où les prisonniers souvent soumis à des traitements inhumains tentent de garder espoir. Les récits des anciens détenus, tels que ceux consignés par des historiens comme François Bédarida, sont essentiels pour comprendre les horreurs de cette époque. Selon lui, « la répression était sans précédent, marquée par une déshumanisation totale des détenus. »

Après la Libération, ce ne sont plus seulement les victimes de l’occupant qui se retrouvent derrière les barreaux, mais aussi les collaborateurs condamné pour leurs actes durant l’Occupation. Ce retournement illustre les complexités des mémoires du conflit et des institutions judiciaires qui en ont émergé.

Avec le temps, la prison de Guingamp est devenue un symbole révélateur des luttes passées, et le souvenir des traumas qu'elle a hébergés alimente encore le débat sur la mémoire collective française.

Des initiatives comme celles de l'association Mémoire & Histoire de Guingamp cherchent à préserver et à rappeler cet héritage, soulignant l'importance de la mémoire dans la construction d'une société pacifiée.

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