Carole Sun, âgée de 30 ans, a été reconnue coupable d'association de malfaiteurs terroristes lors d'un procès qui a captivé l'attention du public. Le tribunal a décidé de lui infliger une peine de dix ans de réclusion, marquant un moment clé dans le traitement judiciaire des individus rapatriés de zones de conflit. Son cas attire une attention particulière, car elle est la deuxième femme française renvoyée de Syrie à être jugée en cour d’assises spéciale à Paris.
Partie pour la Syrie en 2014, à à peine 18 ans, Carole s'est retrouvée mêlée à des figures notoires de l'État islamique (EI) et a été arrêtée fin 2017 par les forces kurdes alors que l'organisation djihadiste perdait du terrain. Lors de son évasion, elle côtoyait des femmes influentes, dont certaines sont connues pour leur implication dans des exactions brutales. La DGSI a mis en lumière le rôle potentiel de ces expatriés dans la tentative de réimplantation de l'EI en Syrie.
Rapatriée en France le 5 juillet 2022, Carole a tenté de justifier son départ en évoquant des traumatismes passés, dont un viol collectif à l'âge de 14 ans. Son parcours en Syrie a été teinté par des choix controversés, comme son mariage avec un membre du service de renseignement de l'EI et le fait qu'elle reconnaît avoir « fermé les yeux » sur les atrocités commises autour d'elle.
Lors de son procès, elle a déclaré que son idéologie l’avait aveuglé et qu'elle n'avait pas réalisé la gravité de ses actes. Selon ses avocats, Carole se défend de demeurer « pro-Daesh », mais plusieurs témoignages la décrivent comme telle.
La condamnation a provoqué des réactions variées, avec des voix s'élevant pour souligner les enjeux de sécurité publique et les défis de réintégration des rapatriés. L'avocate générale a requis une peine de douze ans, faisant écho aux préoccupations croissantes concernant les retours de Français impliqués dans des activités terroristes.
À ce jour, environ 160 femmes ayant quitté la France pour la zone irako-syrienne ont été rapatriées et une soixantaine attendent leur jugement, rendant ce dossier particulièrement sensible pour le gouvernement français. Selon le quotidien Le Monde, ce phénomène soulève des interrogations sur les politiques de prévention de la radicalisation et de suivi des personnes rentrées de combat.







