Les élections législatives en Birmanie, orchestrées par la junte militaire, ont débuté ce dimanche, marquant un retour à un processus electoral fortement contesté. Cette initiative survient près de cinq ans après le coup d'État qui a déstabilisé le pays, plongeant la Birmanie dans une guerre civile qui perdure et qui empêche un grand nombre de citoyens de voter.
Aung San Suu Kyi, ancienne leader et lauréate du prix Nobel de la paix, demeure derrière les barreaux, son parti dissous par l'autorité militaire. Les critiques de cette élection voient en elle une manœuvre des militaires pour renforcer leur emprise sur le pays. Comme l'a souligné l'Organisation des Nations Unies, « ces élections se déroulent dans un climat de violence et de répression », un sentiment partagé par de nombreux Birmans qui subissent les conséquences directes du conflit.
Selon des sources médiatiques locales, le Parti de l'union, de la solidarité et du développement (USDP), favorable aux militaires, est déjà pressenti pour dominer ces élections. D’après un rapport du Journal de Myanmar, cette situation sape la confiance des citoyens dans le processus électoral. Un habitant, inquiet pour sa sécurité, a déclaré : « Les militaires cherchent simplement à légitimer leur pouvoir par des élections biaisées. »
Les tensions continuent d'augmenter, les violences aiguës ayant laissé de nombreuses personnes sans abri, comme le note un résident de Myitkyina: « Nous sommes cachés dans la jungle, c'est une question de vie ou de mort. » De plus, le Haut-Commissaire des droits de l'homme des Nations Unies, Volker Türk, a violemment critiqué le climat dans lequel ces élections se déroulent, soulignant qu’au moins 200 manifestants ont été ciblés par la junte pour avoir tenté de critiquer le processus électoral.
Les résultats de cette première phase des élections, qui aura lieu sur plusieurs semaines, marquent une étape supplémentaire dans une histoire politique troublée. Un expert politique a récemment commenté que « cette élection ne sera pas un véritable test de la volonté populaire, mais plutôt un instrument de légitimation pour le régime militaire. » Pour beaucoup, les élections sont loin de remplir les critères de liberté et d’équité, ce qui soulève d'importantes préoccupations quant à l'avenir démocratique de la Birmanie. Le dénouement de ce processus électoral, aussi contesté soit-il, pourrait bien façonner le paysage politique du pays pour les années à venir.







