Le gouvernement a récemment annoncé le prolongement de la défiscalisation des pourboires, une mesure qui va se poursuivre jusqu'au vote du budget de l'État pour 2026. Cette décision, prise le 29 décembre 2025, a été publiée dans une instruction officielle au Bulletin des finances publiques.
Initialement, l'exonération fiscale sur les pourboires, versés principalement par carte bancaire aux salariés dont la rémunération ne dépasse pas 1,6 Smic, devait prendre fin le 1er janvier 2026, en l'absence d'un nouveau budget. Établie en 2022, cette mesure a suscité de nombreux débats parmi les parlementaires. Fin octobre, un amendement proposé par Laurent Wauquiez, tête de liste des députés Les Républicains, avait été adopté, visant à prolonger cette exonération jusqu’en 2028. Toutefois, les discussions entre députés et sénateurs n'ont pas permis de trouver un compromis satisfaisant pour voter la loi de finances avant la fin de l'année 2025, poussant le gouvernement à prendre une initiative exceptionnelle.
Dans le texte officiel, il est précisé que « à titre exceptionnel et dérogatoire, pour la période du 1er janvier 2026 à la date de promulgation de la loi de finances pour 2026, les sommes remises volontairement par les clients pour le service ne seront pas soumises au prélèvement à la source si elles sont destinées à des salariés à faible revenu ». Cette décision a pour but de soutenir les travailleurs du secteur, qui se trouvent confrontés à des difficultés de recrutement, renforçant leur pouvoir d'achat à travers ces petites sommes considérées comme cruciales.
Parallèlement, l'exonération des charges sociales a également été adoptée dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, ce qui a été confirmé par le Conseil constitutionnel. Les acteurs du secteur de la restauration, qui avaient récemment exprimé leur opposition à toute forme de taxation sur les pourboires, ont salué cette prolongation. Selon un rapport de FranceInfo, les professionnels craignent que l’introduction de taxes sur ces montants ne freine leur capacité à attirer de nouveaux employés.
En somme, ce maintien d'une exonération fiscale des pourboires constitue un outil stratégique pour soutenir la reprise économique dans un secteur encore en difficulté après les restrictions dues à la pandémie. Selon certains experts économiques, cette mesure pourrait contribuer à stabiliser l’emploi et à valoriser le secteur de la restauration dans les mois à venir. Une victoire attendue qui illustre les complexités de la gestion financière publique dans un contexte économique parfois chaotique.







