Le 10 décembre 2025, la place de l’Indépendance à Sofia a été le théâtre de manifestations massives, attirant des dizaines de milliers de citoyens réclamant le départ du gouvernement. La colère face à la corruption et au récent projet de budget 2026, jugé inadéquat, a conduit à ces rassemblements sans précédent, comme l’a rapporté l’AFP.
Les manifestants, pour la troisième fois en trois semaines, ont exprimé leur mécontentement à travers des slogans tels que « Démission ! » et « J’en ai marre ! ». Gergana Gelkova, une jeune femme de 24 ans, a partagé son indignation, notant que : « La corruption est partout. Une partie de mes amis ne reviendra jamais en Bulgarie ».
Ce mouvement de mécontentement a été notamment catalysé par des tentatives du gouvernement d'adopter rapidement un budget controversé, premier dans un contexte de transition vers l'euro. Alors que le petit pays des Balkans s’apprête à adopter la monnaie européenne au 1er janvier, les citoyens s’opposent à des hausses d'impôts qu’ils accusent de dissimuler des détournements de fonds.
Face à la pression populaire, le gouvernement a été contraint de retirer son projet de budget le 3 décembre. Un nouveau texte a été soumis, mais la méfiance demeure. Les manifestants ciblent également l’influent homme d’affaires et ancien magnat des médias Delyan Peevski, souvent accusé d'avoir des liens corrosifs avec les institutions, ce qui crée un climat de méfiance en Bulgarie.
La coalition réformiste et pro-occidentale « Nous continuons le changement-Bulgarie démocratique » (PP-DB) joue un rôle clé dans cette mobilisation, qui s'est également répercutée dans d'autres villes. Selon des experts, ce mouvement marque un tournant important dans la dynamique politique bulgare, avec un appel urgent à l'intégrité et à la transparence.
Alors que la manifestation continue, la question reste de savoir si le gouvernement parviendra à apaiser les tensions et à regagner la confiance du peuple.







