En août 1911, l'emblématique tableau de Léonard de Vinci, La Joconde, disparaît mystérieusement du musée du Louvre, un élan de vol en pleine journée qui prend les autorités par surprise. Ce chef-d'œuvre, devenu depuis une icône mondiale, a suscité l'engouement des médias et un jeu d'enquête passionnant, comme l'a relaté Le Monde.
L’éveil de l'alerte se fait le 22 août lorsque le peintre Louis Béroud se présente devant le tableau pour réaliser un croquis. À sa grande stupeur, il constate que La Joconde a disparu. Après une inspection minutieuse, il découvre uniquement le cadre et la vitre de protection abandonnés dans un escalier de service, indiquant clairement qu'un vol a eu lieu.
« La sécurité du Louvre avait pourtant été renforcée avant les faits », explique Jérôme Coignard, historien de l’art, dans une interview accordée à France Info. Si les mesures de sécurité incluaient un éclairage amélioré et un gardiennage accru, cela n'a pas suffi à prévenir le vol audacieux. Les enquêteurs, perdus dans un contexte politique tendu en pleine montée des nationalismes, soupçonnent rapidement des personnalités de premier plan comme le poète Guillaume Apollinaire et Pablo Picasso, mais sans aucune preuve solide.
Les premières heures de l'enquête s'avèrent cruciales, cependant, la découverte d'une empreinte digitale sur la vitre ne mène à aucune avancée. L'affaire devient un véritable feuilleton médiatique, captivant l'attention de l'ensemble du pays grâce à une couverture enthousiaste de la presse, comme l'indique Libération.
Finalement, c'est en 1913 que la toile réapparaît à Florence. Le voleur, Vincenzo Peruggia, un ouvrier italien également miroitier, révèle qu'il avait agi par patriotisme, estimant que La Joconde devait être restituée à l'Italie. Son plan audacieux consistait à dérober le tableau en profitant d'une porte laissée ouverte et en dissimulant l'œuvre sous sa blouse de travail.
Les experts s'étonnent de l'état impeccable du tableau à sa restitution, avec seulement quelques égratignures sur le vernis. Vincenzo Peruggia a été jugé, et malgré son acte criminel, il a plaidé le patriotisme, obtenant une peine étonnamment clémente : sept mois de prison.
Il est intéressant de noter que La Joconde n’a pas seulement un statut d'œuvre d'art, mais elle symbolise également une époque et un événement marquant dans l'histoire culturelle française. Jérôme Coignard souligne que ce vol a permis d'accroître la notoriété de l'œuvre au-delà de toutes attentes, transformant La Joconde en un véritable phénomène mondial.







