La justice a prononcé jeudi la liquidation judiciaire de Brandt, une entreprise centenaire du secteur de l’électroménager, laissant 700 salariés sans emploi juste avant Noël. Un choc immense pour un pilier de l'industrie française, selon François Bonneau, président de la région Centre-Val de Loire, qualifiant cette situation de "traumatisme".
Le ministère des Finances a également exprimé sa "profonde tristesse" face à cette décision, soulignant les conséquences tragiques sur l'emploi et l'économie locale. Devant l’usine de Vendôme, plusieurs employés ont manifesté leur colère, le sentiment d’injustice et de désespoir étant palpable. "C’est un coup terrible, nous avons fait tout ce qu’il fallait pour sauver nos emplois", a déclaré Célia Pinto devant les flammes des documents administratifs qu'elle a choisi de brûler en signe de protestation.
Un projet de Scop (société coopérative et participative), soutenu par le groupe Revive, semblait offrir un espoir pour la préservation de 370 emplois. Pourtant, malgré les 20 millions d'euros de soutien promis par le gouvernement et la région, la situation s'est détériorée. "Il est incompréhensible que les financements n’aient pas suffi", s'est indigné François Bonneau. Le ministre de l’Économie, Roland Lescure, a regretté que des acteurs clés, en particulier les banques, n’aient pas participé à cet effort de sauvetage.
Cette liquidation entraîne la fermeture implacable des usines de Brandt, qui ont jusqu'alors assuré la production de marques emblématiques telles que Vedette ou Sauter. En plus des 450 postes manufacturiers, environ 700 emplois au total sont désormais menacés. Les retraits de salaire, prévus au 15 décembre, ne font qu'ajouter à l'angoisse grandissante des employés, alors que les célébrations de Noël s'annoncent sombres.
Les défis économiques du secteur de l'électroménager, en déclin depuis deux ans, ont également été signalés par des experts comme un facteur conséquents menant à cette situation. Les ventes ont chuté de 3,9% l'an dernier, exacerbé par la baisse du marché immobilier.
Brandt, qui appartenait depuis 2014 au groupe algérien Cevital, affichait un chiffre d'affaires de 260 millions d'euros. Le déplacement des centres de production et la mauvaise santé générale du marché ont contribué à l'effondrement d'un symbole de l'industrie électroménagère française. Alors que l’avenir des employés semble incertain, des mouvements syndicaux, comme la CGT, expriment une colère croissante, dénonçant cette cessation d'activité comme "un cadeau de Noël empoisonné".







