Le trafic d'animaux vivants connaît une hausse alarmante, selon les récentes révélations d'Interpol. Lors d'une opération internationale menée entre septembre et octobre de cette année, près de 30 000 animaux ont été secourus, et 1 100 personnes identifiées comme suspectes. Les chiffres sont préoccupants : 6 160 oiseaux, 2 040 tortues, 1 150 reptiles, 208 primates, 46 pangolins et 10 grands félins ont été interceptés.
Ce commerce illégal, en grande partie alimenté par la demande croissante d'animaux de compagnie exotiques, représente une menace considérable pour la biodiversité mondiale. Le secrétaire général d'Interpol, Valdecy Urquiza, a souligné que ces réseaux criminels sont de plus en plus intégrés dans des activités variées, allant du narcotrafic à l'exploitation humaine. Les cryptomonnaies jouent un rôle crucial dans ces transactions, rendant plus difficile la traçabilité des flux financiers illégaux.
Au Qatar, par exemple, les autorités ont récemment arrêté un individu tentant de vendre un primate en danger d’extinction pour 14 000 dollars sur les réseaux sociaux. Au Brésil, des opérations ont conduit à l'identification de 145 suspects et à la découverte d'un réseau de trafic de tamarins dorés, mettant en relief la coopération internationale nécessaire pour combattre ce fléau.
Les dommages causés par le trafic d'animaux sauvages sont estimés à 20 milliards de dollars par an. Toutefois, ce chiffre pourrait être gravement sous-évalué en raison de la nature clandestine de ce commerce. Des experts du WWF ont exprimé des préoccupations similaires, affirmant que "la responsabilité de ce trafic incombe à des consommateurs qui ne mesurent pas les impacts de leurs choix." Les réseaux de trafic d'animaux ne se limitent pas uniquement à de grands mammifères ; des milliers d'insectes, araignées et même des espèces marines protégées sont également concernés.
Parallèlement, la saisie illégale de plantes a atteint des proportions alarmantes, avec 32 000 mètres cubes de bois recensés. Des estimations indiquent que l'exploitation forestière illégale représente entre 15 et 30 % de l'ensemble du bois commercialisé mondialement. Les actions d'Interpol et des forces de l'ordre de 134 pays sont donc cruciales pour enrayer cette montée du crime lié aux espèces sauvages et à la consommation illégale de ressources naturelles.







