La police a procédé à l'arrestation, le 9 décembre, de la gérante d'une épicerie de nuit située à Roubaix, accusée d'être au cœur d'un réseau de trafic de protoxyde d'azote. Cette opération a été orchestrée suite à de nombreuses plaintes émanant des riverains concernant des nuisances persistantes, jour et nuit.
Selon le procureur de Lille, Samuel Finielz, l’enquête a été mise en place en octobre 2025, après la réception de ces plaintes. Les autorités ont découvert non seulement des faits de travail dissimulé, mais également un système de vente illégale de protoxyde d'azote, une substance souvent utilisée pour ses effets psychoactifs.
Les agents de l'URSSAF et la brigade administrative du SLPJ de Roubaix ont uni leurs forces, ce qui a permis de mettre à jour un mode opératoire bien huilé. Les clients intéressés prenaient contact avec un employé de l’épicerie, puis se rendaient à leur véhicule sur le parking. Un complice expédiait alors un colis volumineux, tout cela sans transaction monétaire immédiate, rendant les échanges plus complexes à tracer.
Entre le 26 octobre et le 5 décembre, environ 982 cartons suspects auraient été livrés, potentiellement chargés de protoxyde d'azote prêt à être revendu, d'après les informations recueillies par La Voix du Nord.
Des perquisitions effectuées à la fois au sein du commerce et au domicile de la gérante ont permis de saisir plus de 13 000 euros en espèces, ainsi que 214 bonbonnes d’un litre de protoxyde d’azote. Deux cartons contenant 10 000 ballons de baudruche, généralement utilisés pour inhaler ce gaz, ont également été découvertes. La gérante, âgée de 25 ans, a reconnu ses actes durant sa garde à vue. Le préjudice pour l'URSSAF a été évalué à près de 67 000 euros.
Cette affaire soulève des questions plus larges sur la manière dont le protoxyde d'azote est traité en France. Un expert en toxicologie, le Dr. Pierre Corbin, a déclaré : "La consommation de protoxyde d'azote peut entraîner des effets néfastes sur la santé, et les réseaux de distribution clandestins rendent la prévention encore plus difficile." La mairie de Roubaix, préoccupée par ce phénomène, avait déjà pris un arrêté en juillet 2025 interdisant ce type de vente.
La gérante devra désormais se présenter devant le tribunal en mai 2026, alors que l'enquête se poursuit pour démanteler l'ensemble du réseau.







