L'insécurité a pris une place prépondérante sur la scène politique française, se muant en un thème central pour la campagne des municipales de 2026. Mais que cache véritablement ce terme aux connotations diverses ? Selon Jean Viard, sociologue, la notion de sécurité englobe principalement deux problématiques actuelles : les violences liées à la drogue et les violences faites aux femmes.
La question des violences faites aux femmes, par exemple, illustre une crise du patriarcat, tandis que la montée du sentiment d'insécurité s'explique en partie par l'afflux de personnes vulnérables dans l'espace public, notamment les femmes et les personnes âgées, qui demandent une sécurisation de leurs déplacements nocturnes.
En ce qui concerne la drogue, Jean Viard souligne que les violences sont exacerbées par une politique qui s’avère à la fois inefficace et excessive. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : alors qu'il y a environ 2 000 morts par an liés à la drogue, l’alcool en est responsable de 300 000. Cela soulève des questions sur la véritable nature de ces crises, souvent enracinées dans des stéréotypes concernant l'immigration.
Les sondages laissent entendre que la sécurité est une préoccupation majeure des Français, mais cette perception ne semble pas totalement fondée. En réalité, la société est moins violente qu’auparavant, avec une diminution notable des meurtres. Les préoccupations principales des Français, telles que la santé et l'inflation alimentaire, prennent souvent le pas sur les craintes associées à la sécurité.
Pourtant, des élus se trouvent confrontés à une violence ciblée, émanant parfois d'une défiance croissante envers l'État, perçu comme à la fois autoritaire et inefficace. Cette dégradation des relations entre les citoyens et les représentants politiques pourrait avoir des implications profondes sur la dynamique des prochaines élections.
Ce climat de peur a été renforcé par les émeutes de l'été 2023, qui ont dépassé les frontières des banlieues pour toucher des zones urbaines plus centrales. Les violences urbaines, bien que régulières, ont ici pris une tournure alarmante, signalant la montée en puissance des réseaux mafieux, selon des analyses de France Info.
Malgré cela, des experts comme le criminologue Alain Bauer affirment que la société française vit dans une sorte de dualité, où l’information numérique peut distordre la perception de la réalité. Ils soutiennent que l'électorat du Rassemblement National, souvent basé dans des zones périurbaines, se sent de plus en plus influencé par une image de la violence qui ne correspond pas toujours à leur quotidien. La peur générée par les médias amplifie ce décalage entre réalité et perception.
En résumé, qu'il s'agisse des émeutes récentes ou des violences structurelles, la question de la sécurité devrait certainement occuper une place de choix dans les débats politiques à venir pour les municipales. Les enjeux sont multiples et, comme le rappelle Viard, il est essentiel de comprendre véritablement ces dynamiques pour répondre efficacement aux préoccupations des citoyens.







