Dans un discours à Rungis, la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a employé un ton martial pour évoquer la nécessité de retrouver notre souveraineté alimentaire. Elle a appelé à un "réveil" des agriculteurs et à un examen approfondi de l'état de nos capacités agricoles, insistant sur le fait que la réalité est dure : nos forces se réduisent.
Alors que certains secteurs restent largement dépendants des importations, Genevard a annoncé la création de sept groupes de travail, qui auront pour mission de dresser un état des lieux et de proposer un plan de reconquête d'ici 2026. L'objectif est clair : réduire la dépendance aux importations et renforcer notre capacité de production pour améliorer la balance commerciale du secteur agricole.
Elle a également évoqué un "patriotisme alimentaire", appelant les consommateurs à privilégier les produits locaux. À ce sujet, elle a annoncé des initiatives telles que l'intégration de davantage de produits bio et locaux dans les cantines officielles, soulignant l'importance de l'éducation alimentaire pour la nation.
Genevard s'est opposée à des accords tels que ceux avec le Mercosur, promettant des mesures strictes contre l'importation de denrées non conformes aux normes européennes. Elle a même suggéré la création d'une brigade française dédiée aux contrôles des denrées importées, tout en plaidant pour la mise en place d'un fonds souverain agricole.
Ce discours, bien accueilli par certains acteurs de l'industrie, comme les coopératives, a cependant été critiqué par des représentants syndicaux qui y voient une simple opération de communication. Selon eux, cette proposition d'une nouvelle approche doit se traduire par des actions concrètes.
Certaines écoles, comme les Écoles de l'alimentation, pourraient jouer un rôle clé pour aider les citoyens à faire des choix éclairés. Claire Renaud, experte en politiques alimentaires, soutient que "l'engagement pour le local est crucial, mais il ne doit pas se faire au détriment de la qualité ou de la durabilité". La complicité de la société civile sera essentielle pour garantir le succès de cette initiative.
En conclusion, le discours d'Annie Genevard apparaît comme un moment charnière dans le débat sur l'agriculture française et la nécessité de protéger notre souveraineté alimentaire face aux défis mondiaux actuels.







